L'Eglise Saint Romain

Cadastre Napoléonien (1812)
Cadastre Napoléonien (1812)
Vue Aérienne
Vue Aérienne


Historique

Sa construction remonte au XIIème siècle et reconstruite presque entièrement vers 1635 par Philippe Sallier, seigneur de Chênaie , le clocher est surmonté d’une flèche en pierre octogonale, les deux étages sont percés de fenêtres en plein cintre. La nef est couverte en charpente avec lambris.

 

Au XVIème siècle une nef latérale et un cœur avec abside ont été juxtaposés. Le collatéral au nord est relié à la nef par trois arcades en tiers point. Des amorces d'ogives prouvent le projet inexécuté de voûter la nef et le bas-côté.

 

La nef aboutit à un chœur de deux travées barlongues, voûtées d'ogives à moulures prismatiques.

L'abside a cinq pans. Le vitrail est de Raoul LOBIN.

 

Sur le mur de l’ancien presbytère est apposée une plaque commémorative de l’Abbé LACOUR déporté et mort à Buchenwald en 1944.


La tour du clocher et la nef:

Cette tour ne possède pas de baie jusqu'à la hauteur du beffroi. Les angles sont renforcés par des contreforts plats trés restaurés. La forme des glacis d'origine de la partie supérieure de ces contreforts est encore visible à l'intérieur de l'église, au-dessus des voûtes du chœur et de la chapelle Sud. La porte donnant à l'extérieur n'existait pas, ni celle donnant dans la chapelle Sud. Seule existait une petite porte, servant aujourd'hui de placard, et ouverte dans le coin Ouest du mur Nord du clocher. Cette porte donnait dans ce qui était sans doute l'avant-choeur de l'église romane.

 

Le beffroi est la partie la plus décorée du clocher. La façade Sud du beffroi, comme les contreforts, a été très restaurée. Ce beffroi se compose de deux niveaux. Le niveau inférieur est ouvert sur chaque face par deux baies géminés, en plein-cintre, dont les montants sont décorés d'une colonnette à chapiteau à crochets. Un bandeau mouluré d'un cavet, ceinture la tour à la base des baies. Un autre bandeau décoré de pointes de diamant ou en torsade, encercle le beffroi au niveau de la base des arcs des baies.

Un autre bandeau, mouluré en bâtons-rompus, ceinture le beffroi à la base du niveau supérieur qui est ouvert sur chaque face d'une seule baie en plein-cintre, à l'arc extradossé d'une moulure. Le beffroi est surmonté d'une flèche en maçonnerie accosté dans chaque angle de la tour d'un petit fronton percé d'une baie en plein-cintre.

 

 

Les plans de 20 mai 1864, nous montrent la façade Ouest avant sa reconstruction. On peut voir une porte en plein-cintre extradossé d'une moulure. Il devait s'agir manifestement d'une porte romane. Cette indication nous porte à croire que le mur Sud de la nef est contemporain de la construction de la tour du clocher.

 

Le mauvais état des églises à la fin de la guerre de Cent Ans

Plus que les déprédations des gens de guerre, c'est le manque d'entretien des églises dans cette période de crise qui est à l'origine du délabrement des édifices religieux. L'église Saint-Romain d'Athée-sur-Cher n'a pas dû échapper à cette règle. Au XVIe siècle, avec la prospérité retrouvée, d'importants travaux de restaurations et d'agrandissement ont pu être engagés.

 

La reconstruction du chœur et construction de la chapelle Sud

 Le chœur a été complètement reconstruit, sans doute dans le courant du XVIe siècle, dans le style gothique flamboyant. Le chevet est à trois pans, et chacun des pans est ouvert d'une grande baie en tiers-point de style gothique flamboyant. Deux arcs, celui de la baie centrale (à deux meneaux), et de la baie Sud (à un meneau comme la baie Nord), ont été refaits à la fin du XIXe siècle, en même temps que les remplages de ces trois fenêtres.

 

La corniche du chevet est moulurée en quart-de-rond. On remarque dans le coin Sud une sculpture altérée représentant un personnage accroupi.

 

Les angles du chœur sont renforcés d'un éperon qui contrebute la poussée de la voûte d'ogives. La chapelle Sud fait partie de cette même campagne de travaux. Elle est également éclairée par une grande baie à deux meneaux et à remplage gothique flamboyant. Chacun des deux angles est renforcé d'un contrefort.

 

L'avant-choeur est composé de deux travées dont les arcs doubleaux s'appuient au Sud sur le clocher et au Nord sur les piliers du collatéral Nord. Le chœur, l'avant-choeur, et la chapelle Sud ont été voûtés de voûtes d'ogives en pierres. Les écussons des clefs de ces voûtes sont des inventions de la fin du XIXe siècle et ont été posés lors de la réfection de la décoration intérieure du chœur qui, bien que d'un style imitant l'art gothique, date complètement de la fin du XIXème siècle.

 

L'ouverture en plein-cintre donnant du clocher dans la chapelle, et la porte à linteau droit surmonté d'un arc de décharge en plein-cintre doivent avoir été ouvertes lors de la construction de la chapelle Sud.

 

La chapelle Nord

Cette chapelle a sans doute été construite peu de temps après ou en même temps que la reconstruction du chœur de l'église. Couverte d'un seul pignon, elle est cependant divisée en deux travées voûtées d'une voûte d'ogives. Seule la travée Est est éclairée d'une baie en tiers-point à remplage gothique flamboyant. Cette chapelle s'ouvre sur l'avant-choeur par deux grands arcs en tiers-point reposant sur des piliers octogonaux.

 

Construction du collatéral Nord et réfection de la nef

Le collatéral Nord-Est un agrandissement de la nef. il se compose de trois travées, formant trois pignons à l'extérieur, séparés par un contrefort. Ces trois travées communiquent avec la nef par trois arcs en tiers-point, et entre eux et avec la chapelle Nord par un même arc. Chacune des travées est éclairée par une baie en tiers-point à remplage flamboyant refait en 1869, au moment de la pose des vitraux. Ces trois travées sont couvertes d'une voûte en lambris en plein-cintre aujourd'hui plâtrée.

 

Le linteau de la petite porte Ouest est décoré d'un écusson reconnaissable malgré son martèlement. On voit distinctement un lion. Il s'agit des armes de la famille Bohier, qui fut seigneur de la Chesnaye de 1506 à 1561 : "d'or au lion d'azur lampassé de même au chef de gueule".

Le mur pignon Ouest de la nef a été réhaussé lors de la reconstruction complète de la charpente. Ces travaux ont dû se faire en même temps que la construction du collatéral Nord.

 

Pour renforcer cette reconstruction, le mur Sud a été muni de trois contreforts, dont l'un fut placé dans l'angle Sud-Ouest de la nef. Le mur Sud a été percé à cette occasion d'une grande baie en tiers-point du même style que celles du collatéral Nord. Le remplage de cette baie semble avoir disparu. Une autre petite baie en plein-cintre a été ouverte entre les deux contreforts Ouest de ce mur.


Jeanne d'Arc
Jeanne d'Arc
Saint Vincent
Saint Vincent
Saint Romain
Saint Romain
Saint Antoine de Padoue
Saint Antoine de Padoue
Sainte Rita
Sainte Rita


Bénédiction des cloches : 1695

Les registres paroissiaux gardent également le souvenir de la bénédiction des deux cloches de l'église en 1695 :

"Le 1 décembre 1695 ont esté bénistes la grosse et petite cloche. La grosse cloche a esté nommée Romain, Margueritte, le parain messire Elie Louis d'Acy, chevallier, seigneur de Riz de cette paroisse, la mareine damoiselle Margueritte de l'Orme, fille de Claude de l'Orme, seigneur du Puy de Loée, conseiller du roy, receveur des tailles en l'élection d'Amboise. 

La petite des dittes cloches par François d'Acy, chevallier seigneur de Chesnais, son parain, et qui a esté tenue en son absence par messire Louis Sallier, soy () et la mareine, dame Marie Sallier, veuve de messire François d'Acy, vivant chevallier, seigneur de Riz, et de Chesnay, qui a esté aussi tenue en son absence par dame Anne de la Faure, femme de sieur Perrin Belluot de la Martinière, et béniste par moy curé soubsigné (Farcy)"

 

Nouvelles cloches en 1886

La grosse cloche a été refondue en 1886, en même temps qu'une nouvel cloche. Ce deux cloches sont celles que l'on trouve aujourd'hui dans le beffroi.

 

La grosse Cloche porte l’inscription suivante :

L'an 1886, le 4 février j’ai été bénite par Mgr Meignan, archevêque de Tours, et nommée Romain - mon parrain a été Mr Henri Léon Collinet de Chenay, et ma marraine, Melle Alix Gabrielle Libert de Nitray – Mr Hénault éland curé, et Mr Raimbault, étant maire d’Athée - Georges Bollée, fondeur de cloches à Orléans - 1886.

 

La seconde Cloche porte l’inscription suivante :

L’an 1886, le 4 février, été bénite par Mgr Meignan, archevêque de Tours, et nommée Martin - mon parrain a Mr René Félix Alexandre Thomas , ma marraine, Melle Marie louise Adélaïde Raimbault – Mr Hénault éland curé, et Mr Raimbault, étant maire d’Athée - Georges Bollée, fondeur de cloches à Orléans - 1886.


Remise en état de l'église au début du XIXe siècle

Des réparations eurent lieu en l'an XII (1804), à la fontaine et à l'église d'Athée. Une entretoise fut ainsi posée sous le porche pour retenir les deux poteaux cormiers (11,00F). Ces ouvrages furent réceptionnés le 29 Floréal an XIII (mai 1805).

 

Le dallage de l'église avait grandement besoin de réparation. L'aire de la dite église étant entièrement dépavée, et affaissée, dans différents endroits, elle sera redressée de niveau et couverte d'une couche de 12 centimètres d'épaisseur faite avec ces pierrailles bien battues, garnies et maçonnées avec du mortier de chaux et sable ; dans le relevé à bout de carrelage, toutes les larges pierres et les grands carreaux seront remployés dans la nef et le surplus de grands carreaux dans la chapelle à droite, près du chœur. Cette réfection fut adjugée le 4 Messidor an XIII (juin 1805), en faveur de Silvain Raimbault, maçon, elle fut réceptionnée le 21 Vendémiaire an XIV (octobre 1805).

 

Un autre devis concernant la couverture de l'église, son porche et le presbytère sera dressé le 25 juillet 1808. Les sablières des murs de l'église devaient être réparées. La couverture du chœur, et du collatéral Nord devait être refaite à neuf. Le reste de la couverture devait être révisé. Le parvis de l'église devait être consolidé car deux poteaux donnant sur la rue étaient pourris. Des dais en pierre devaient être placés dessous.

Eglise Saint-Romain - La charpente
Eglise Saint-Romain - La charpente

Pose de nouveaux vitraux

L'adoration des mages (1854)
L'adoration des mages (1854)

En 1849, les trois vitraux du collatéral Nord, ainsi que le vitrail de la baie en tiers-point du mur Sud de l'église, furent réalisés par monsieur Julien Léopold Lobin, maître verrier à Tours.

 

Le vitrail du mur Sud de la nef représente le patron de la paroisse, saint Romain.

 

Celui du coin Nord-Ouest de la nef, près des fonds baptismaux, porte en médaillon dans le remplage une représentation du baptême du Christ par saint Jean-Baptiste.

 

La scène représentant l'Adoration des Mages se déroule sur les trois lancettes et constitue une copie presque à l’identique de la verrière de l’Adoration des Mages de la cathédrale de Tours (baie 26) exécutée en 1849 par le même atelier.

 

Martine Lainé

Réfection de l'intérieur du chœur : 1876

Le 23 avril 1876, le Conseil Municipal doit donner son avis à des travaux projetés par la fabrique : érection d'un autel en pierre remplaçant celui des morts (1500 F), ravalement des voûtes (348,74 F), réfection du carrelage de l'église (1480,87 F), ouverture d'une porte communiquant avec la cure (60 F) (total : 3389,61 F). La fabrique avait voté pour ces travaux une somme de 500 F, un don d'un particulier apportait 1900 F, une souscription ouverte auprès des fidèles avait donné 820 F. La fabrique disposait ainsi de 3220 F, et le curé s'était engagé à apporter le reste. Le Conseil Municipal donna son accord pour ces travaux le 30 juillet 1876.

 

La décoration intérieure du chœur, c'est à dire la porte ouverte dans le mur nord du chœur, et les accolades décorant cette porte et la porte Sud, les arcatures aveugles de style gothique, du fond du chœur date donc de 1876. L'écusson des clefs des voûtes du chœur, de l'avant-choeur, et de la chapelle de la Vierge, ont également été faits pendant cette campagne de travaux.

 

La Cène du devant du maître autel est une œuvre de monsieur Louis  Bory, maçon sculpteur à Bléré.

 

Les autels des chapelles de saint Joseph (Sud) et de sainte Marie (Nord) ont été également construits à la fin du XIXème siècle.


Les autels

Le maître autel est une œuvre de monsieur Louis  Bory, maçon sculpteur à Bléré, et réalisé en 1876.

 

Il est placé sur un degré constitué de trois marches en calcaire, est adossé au mur oriental de l’abside.

 

La face est ornée d’un relief représentant la Cène, placé entre deux statues, saint Vincent à droite, et un prêtre tenant un calice à gauche. Les côtés de l’autel sont meublés de fausses arcatures inspirées du répertoire gothique. Sur l’autel, un gradin en pierre supporte le tabernacle architecturé à deux niveaux ayant la forme d’une chapelle épaulée par des arcs-boutants.

 

 

Le relief figurant la Cène est inspiré de la peinture murale réalisée par Léonard de Vinci au couvent de Sainte-Marie-des-Grâces à Milan en 1498.

Martine Lainé

L'autel de la Vierge est également une œuvre de monsieur Louis  Bory réalisé en 1876.

 

Il est en tufeau et comprend 5 panneaux sculptés d'arcatures aveugles jumelées. Un gradin en bois est interrompu pour recevoir le tabernacle taillé dans le tufeau et orné d'éléments en bois doré. Derrière le tabernacle, prenant appui sur le gradin et encadrés de chaque côté par des piédroits sculptés, quatre panneaux en bois recouverts de plâtre (ou de stuc) et ornés d'arcatures aveugles flamboyantes forment la partie inférieure d'un retable.

 

Au-dessus, une niche architecturée creusée dans le mur abrite une statue de la Vierge à l'Enfant en plâtre polychrome, reposant sur une console.

 

Martine Lainé


Cartes Postales