CHENONCEAUX (la ville)

Chenonceaux, commune du canton de Bléré , arrondissement de Tours

Gentilé : Chisseaussois & Chisseaussoises

 

Le nom de Chenonceaux :

· Chemunceiium XIème siècle. (Cartulaire de Noyers).

· Parochia de Chenuncellis, 1105 (charte de l'abbaye de Villeloin).

· Parochia de Chenunceau, 1334

· Chenuncellum, Chenunceau, 1243

· Chamucellum, 1248 (chartes de Marmoutier).

· Chenoncellum, 1290 (Cartulaire de l'archevêché de Tours).

· Chenonceau, carte de Cassini.

· Chenonceaux, carte de l'état-major.


Principaux lieux

St Jean-Baptiste
St Jean-Baptiste
Maison Garde-barrière
Maison Garde-barrière
Maison des Pages
Maison des Pages
Les Personnalités
Les Personnalités


Histoire

D'abord simple fief, Chenonceaux fut érigé eu châtellenie en 1514, avec union de divers domaines qui l'entouraient. Il relevait d'Amboise à foi et hommage-lige. Ses propriétaires devaient trois semaines de garde au château d'Amboise, une fois en leur vie. Ils avaient tous les droits reconnus aux châtellenies par la Coutume de Touraine et dont le principat était la haute justice. Leurs plaids se tenaient de quinzaine en quinzaine, leurs assises avaient lieu quatre fois l'an. Ils jouissaient des droits honorifiques dans les églises de Chenonceau, de Chisseaux et de Francueil.

 

D'or, au lion d'azur, au chef de gueules..


 

Comme presque tous les châtelains de la Touraine, le seigneur de Chenonceau avait le droit de quintaine, Tous les meuniers, pécheurs et marchands de poisson, demeurant dans la circonscription de la châtellenie, depuis le moulin de l'Étourneau jusqu'au défais de Chenonceau, étaient tenus de se trouver, le jour de la Pentecôte, après les vêpres, au-dessous du Moulin- Fort, pour y rompre trois perches contre un poteau planté au milieu du Cher. Cette solennité féodale était annoncée plusieurs fois en chaire par les curés de Chenonceau, de Francueil, de Saint-Georges et de Chisseaux. Une certaine quantité de vin devait être fournie par le seigneur ou par le fermier de la seigneurie aux vassaux qui prenaient part à la quintaine. Des contestations s'étant élevées à ce sujet, il. y eut d'abord un arrêt du Parlement, du 1er février 1474, puis une sentence du présidial de Tours, du 14 juin 1673, qui décidèrent que le châtelain était dans l'obligation de donner tout le vin nécessaire en pareil cas.

Ce même jour de la Pentecôte, les nouveaux mariés de la paroisse présentaient au seigneur un éteuf blanc, s'ils avaient épousé une fille ; une buie, s'ils avaient épousé une veuve. Les mariés qui négligeaient de remplir ce devoir étaient punis d'une amende.

D'autres droits se trouvaient encore attachés à cette châtellenie, entre autres ceux de ban de vin, de boucherie, de lots et ventes, de foires et marchés et de guet et de garde au château. Ce dernier ne s'étendait pas seulement à la paroisse de Chenonceau; il s'imposait aussi aux habitants de Vallière et de Souvigny.

Au XVIème siècle, la terre de Chenonceaux comprenait le fief d'Argy et les métairies ou closeries de Bois-de-Pont, de la Baiserie, de la Grange, de Coulommiers, de la Bruandière, de la Chevrière, de la Grange-Rouge, de Port-Olivier, de la Touche, de Vrigny, du Deffais, des Houdes et de la Berangerie. Parmi les redevances dues par ces domaines on voyait figurer : Une oie grasse, avec un chef d'ail au col; .une livre et trois quarterons de poivre, une orange et la course d'un éteuf blanc.

Parmi les fiefs qui relevaient de cette châtellenie on remarque : Vallière, paroisse de Négron; Culoison, paroisse de Bléré; les Fougerets, près d'Amboise; Mauvoisin, paroisse de la Croix; Boisramé, paroisse de Bléré; la Mazière, située au bout des Ponts d'Amboise; le Plessis-Limosin, à la Croix; le Fief-Gentil; Argy; la Maurière, paroisse de Saint-Quentin; le Plessis-Brisehaste, paroisse de Souvigny; la dîme de la Rurie, qui était perçue à Thenay, près de Pontlevoy.

Le château, bâti sur un pont qui traverse le Cher, est une des plus belles résidences de France. Sa réputation est européenne. Il a été construit dans la première partie du XVIème siècle, par Thomas Rollier et Catherine Briçonnet, sa femme. Diane Poitiers et Catherine de Médicis, qui le possédèrent, y firent de grands embellissements. La chapelle attenante au manoir appartient également au XVIème siècle.


Les Seigneurs de Chenonceau

I. Guillaume Marques, chevalier, premier seigneur connu de Chenonceau, est cité dans des chartes de Marmoutier de 1234, 1243 et 1248. Au mois de novembre 1243, il vendit un pré, situé dans la paroisse de Chenonceau, au prieur de Montoussan. Sa femme se nommait Alix. Il eut trois enfants : Robert, qui suit; Pierre et Marguerite.

II. Robert Marques, chevalier, est mentionné dans des actes de 1250, de 1253 et de 1258. En 1250, il vendit le moulin de Culoison à Simon de la Tour. Sa femme Jehanne, et son fils, Guillaume, comparurent à la rédaction do Pacte.

III. Guillaume Marques, fils du précédent, chevalier, seigneur de Chenonceau et de Gentil, figure clans un acte du mois d'août 1274. Sa femme se nommait Isabelle.

(Lacune d'un siècle et demi.)

IV. Jean Marques, Écuyer, seigneur de Chenonceau et du Coudray, vendit, le 15 octobre 1415, à Jean Pasteau, dit Taloche, Écuyer, seigneur de Parfonfossé, une rente de quarante livres tournois, assise sur ses domaines. Il épousa Jehanne Destouches, dont il eut: Jean, qui suit; Marie, femme de Jean Pasteau, et Jehanne, mariée à Jena Descartes. Il mourut avant 1428.

V. Jean Marques, deuxième du nom, rendit hommage au roi le 12 juin 1431, pour les fiefs de Chenonceau, du Coudray, des Boudes et Gentil. Il obtint de Charles VII, le 3 avril 1432, et de Louis d'Amboise, le 25 octobre 1433, l'autorisation du rebâtir et de fortifier son château de Chenonceau. II épousa Jehanne de Rillé, fille d'Hervé de Rillé et d'Annette d'Azay, et en eut quatre enfants : Pierre, qui suit ; Guillaume, seigneur de Chédigny et de la Folaine; Foulques, seigneur de la Roche; et Marie, femme de Jean de Launay, Écuyer.

VI. Pierre Marques, chevalier, seigneur de Chenonceau, du Coudray, de Saint-Martin-le-Beau, des Houdes, d'Infernet, de Baigneux et du Fief-Gentil, rendit hommage au roi le 31 janvier 1471. Il épousa, en 1476, Martine Bérart, fille de Pierre Bérart, chevalier, trésorier de France et maitre d'hôtel du roi, et de Jeanne Cheritée. Il mourut en 1502, sans laisser d'enfants. Par acte du 3 juin (ou janvier) 1496, il avait vendu la terre de Chenonceau à Thomas Bolier.

VII. Catherine Marques, fille unique de Guillaume Marques, frère de Pierre, devint dame de Chenonceau, par le retrait lignager qui lui fut adjugé le 3 septembre 1502. Elle épousa François Fumée, Écuyer, seigneur des Fourneaux., troisième fils d'Adam Fumée, Écuyer, seigneur de Genillé et des Roches-Saint-Quentin. En 1506, la terre de Chenonceau fut saisie, à la requête de divers créanciers, puis adjugée à Aymar de Prie.

VIII. Aymar de Prie, chevalier, seigneur de Buzançais, de Montpoupon, de Luzillé et de Chenonceau, conseiller et chambellan du roi, grand maitre des arbalétriers de France, était le troisième fils d'Antoine de Prie et de Madeleine d'Amboise. Il ne resta pas longtemps possesseur de Chenonceau. Thomas Bohier fit casser par le Parlement l'adjudication de 1506, et de nouvelles enchères ayant eu lieu le 8 février 1513, il se fit adjuger le domaine pour 15.641 livres.

IX. Thomas Bohier, baron de Saint-Ciergue, seigneur de Chenaie et de la Chapelle-Bellouin, prit possession de Chenonceau le 10 février 1513, et trois jours après, rendit hommage au roi pour cette terre. Il était fils d'un bourgeois d'Issoire et de Béraude du Prat. Il devint chambellan et secrétaire du roi, général des finances, lieutenant-général dans le Milanais et fut maire de Tours (1491). Le 27 janvier 1515, il rendit hommage au roi pour sa châtellenie de Chenonceau. Il mourut le 24 mars 1524 et fut inhumé dans l'église Saint-Saturnin de Tours.

X. Katherine Briçonnet, veuve de Thomas Bohier, dame de Chenonceau, rendit hommage au roi, pour cette terre, le 6 juin 1524. Elle mourut le 3 novembre 1526, et eut sa sépulture près de son mari. De son mariage avec Thomas Bohier naquirent plusieurs enfants, entre autres, Antoine, qui suit; François, évêque de Saint-Malo et abbé de Bernay; Gilles, évêque d’Agde; et Guillaume, seigneur de Panchien, de Longue-touche et de Baudry, maire de Tours et bailli de Cotentin.

XI. Antoine Bohier, baron de Saint-Ciergue, seigneur de Chenonceau Nazelles, Chenaie, Saint-Martin-le-Beau, maire de Tours (1531), lieutenant-général en Touraine, par lettres patentes du 24 octobre 1543, épousa Anne Poncher, darne de Villemenou, fille de Louis Pencher et de Bobine Le Gendre. Le 28 mai 1535, il céda sa terre de Chenonceau et des Coudes au roi François Ier pour 90.000 livres, en déduction de celle de 490.000 livres qu'il devait à la Couronne, du chef de son père.

XII. François Ier, roi de France, prit possession de la châtellenie de Chenonceau le 27 septembre 1533 contre paiement de la dette d’Antoine Bohier. Il mourut à Rambouillet le 31 mars 1547.

 

 

XIII. Diane de Poitiers, maitresse Henri II roi de France; veuve de Louis de Brezé, grand sénéchal de Normandie, et fille de Jean de Poitiers, comte de Saint-Vallier et de Jeanne de Bastarnay ; reçu par lettres patentes du mois de juin 1547, la châtellenie de Chenonceau. Le 3 juillet elle rendit aveu au roi pour cette terre. Un arrêt du Grand-Conseil du 28 février 1554, ayant cassé la cession de Chenonceau qu'Antoine Bohier avait faite au roi François 1er, la châtellenie fut saisie et mise aux enchères. Diane de Poitiers se la fit adjuger le 8 juin 1555, pour 60.000 livres. En 1559, elle la céda â la reine Catherine de Médicis, en échange de celle de Chaumont.

XIV. Catherine de Médicis posséda Chenonceau jusqu'à sa mort, arrivée le 5 janvier 1589. Elle légua cette terre à la reine Louise. Par lettres expédiées à Moulins le 8 février 1566 et enregistrées au Parlement le 21 mars de la même année, le roi Charles IX avait donné Chenonceau à Henri, son frère. Cette donation est restée jusqu'ici inexpliquée et on ignore comment la châtellenie dont il s'agit avait pu venir en la possession du roi. Ce qui est bien certain, c'est que Catherine de Médicis n'a pas cessé de jouir de Chenonceau et d'y agir en propriétaire de 1559 à 1589.

XV. Louise de Loraine de Vaudémont, fille de Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont, et de Marguerite d'Egmont, épousa le roi Henri III le 15 février 1575. Par lettres du 15 octobre 1598, elle donna la terre de Chenonceau, en s'en réservant l'usufruit, à César, duc de Vendôme, à l'occasion de son mariage avec Françoise de Lorraine, nièce de la donatrice (juillet 1609). Elle mourut à Moulins le 29 janvier 1601.

 

 

XVI. César de Bourbon, duc de Vendôme, d'Étampes, de Mercœur, de Beaufort et de Penthièvre, comte de Buzançais, prit possession de Chenonceau le 20 février 1601. Cette terre, mise en vente à la requête des créanciers de Catherine de Médicis, fut adjugée, pour 96.300 livres, à Marie de Luxembourg, veuve de Philippe-Emmanuel, duc de Mercœur, le 15 novembre 1606.

XVII. Marie de Luxembourg, duchesse de Mercœur, d'Étampes et de Penthièvre, mourut à Anet le 6 septembre 1623. La terre de Chenonceau passa à sa fille, Françoise de Lorraine, et à César de Vendôme, son gendre.

XVIII. César de Vendôme reprit possession de Chenonceau en 1624. Il mourut à Paris le 22 octobre 1665. Sa femme, Françoise de Lorraine, décéda le 8 septembre 1669. Trois enfants étaient nés de leur mariage Louis, qui suit; François, duc de Beaufort, mort en 1669; et Élisabeth, femme de Charles-Amédée de Savoie, duc de Nemours.

XIX. Louis II de Vendôme, duc de Mercœur, reçut de son père la terre de Chenonceau, lors de son mariage, contracté le 4 février 1651, avec Laure Mancini, fille de Michel-Laurent Mancini, gentilhomme romain, et de Jéronime Mazarin. Il eut, de ce mariage, trois enfants 1° Louis-Joseph, qui suit; 2° Philippe de Vendôme, grand- prieur de France, né le 23 août 1655; 3° Jules-César, mort le 28 juillet 1660. — Louis de Vendôme mourut le 6 août 1669.

XX. Louis-Joseph, duc de Vendôme, de Mercœur, d'Étampes et de Penthièvre, prince de Martigues, naquit à Paris le 1er juillet 1654. Par acte du 30 avril 1697, il donna Chenonceau et la terre de Civray, à titre viager, à César-Léon-François Douault d'Illiers, seigneur d'Aulnay, chevalier de Malte. Il mourut le 10 juin 1712.

XXI. Marie-Anne de Bourbon, veuve de Louis-Joseph de Vendôme, propriétaire de Chenonceau après la mort de son mari, décéda au mois d'avril 1718. Elle était fille d'Henri-Jules, duc de Bourbon, prince de Condé, et d'Anne Palatine de Bavière.

XXII. Anne de Bavière, veuve d’Henri-Jules de Bourbon III, prince de Condé, devint propriétaire de Chenonceau par héritage de sa fille, Marie-Anne de Bourbon. Elle le vendit, le 14 septembre 1720, à Louis-Henri, duc de Bourbon, son petit-fils, au prix de 300,000 livres.

XXIII. César-Léon-François Douault d'Illiers, par acte du 20 septembre 1720, abandonna son usufruit de Chenonceau, au profit de Louis-Henri de Bourbon, moyennant une rente viagère de 4.000 livres.

XXIV. Louis-Henri, duc de Bourbon, prince de Condé, duc de Bourbonnais, pair et grand-maitre de France, fils de Louis III, duc de Bourbon, et de Louise-Françoise de Bourbon, légitimée de France, mourut le 27 janvier 1740. Le 9 juin 1733, il avait vendu Chenonceau, pour 130.000 livres, à Claude Dupin et à Louise-Marie-Madeleine Fontaine, sa femme.

XXV. Claude Dupin, capitaine au régiment de Noailles (1706), puis receveur des tailles et octrois de l'élection de Châteauroux et ensuite fermier général, était fils de Philippe Dupin et de Jeanne Denis. Il épousa, en premières noces, en 1714, Marie-Jeanne Bouilhat de Laleuf, fille de François Bouilhat de Laleuf, conseiller du roi, et de Françoise de Sainte-Marie; - et, en secondes noces, en 1722, Louise-Marie-Madeleine Fontaine, fille de Louis-Guillaume Fontaine, commissaire et contrôleur de la marine, et de Marie-Anne-Armande Carton. Du premier mariage il eut Louis-Claude, seigneur de Francueil, marié, le 15 mai 1737, à Suzanne Bollioud; du second, Louis-Claude-Armand, décédé le 3 mai 1767. Il mourut à Paris le 25 février 1769.

XXVI. Louise-Marie-Madeleine Fontaine, veuve de Claude Dupin, eut la terre de Chenonceau dans le partage qui fut fait en 1772, entre elle, son petit-fils Dupin de Rochefort, et Dupin de Francueil, Elle mourut à Chenonceau le 20 novembre 1799.


Saisi comme bien national la terre de Chenonceau passa, par héritage, à François-René Vallet, comte de Villeneuve, petit-neveu de Mme Dupin, marié, en 1795, à Adélaïde Charlotte-Appoline de Guibert, fille de Jacques-Antoine-Hippolyte, comte de Guibert, et de Françoise-Adélaïde de Valmalette de Courcelles. Commandeur de la Légion d'honneur, sénateur, chambellan honoraire sous le règne de Napoléon III, chevalier de l'ordre de la couronne de Bavière et membre du Conseil général d'Indre-et-Loire, le comte de Villeneuve mourut à Chenonceau le 12 février 1863, laissant deux enfants : Louise-Augustine-Emma, mariée à Antoine-Marie-Paul-Casimir, marquis de la Roche-Aymon ; et Louis-Armand-Septime Vallet de Villeneuve-Guibert, Lieutenant de la garde royale, maire de Ballan-Miré.

Au mois d'avril 1864, le comte de Villeneuve et le marquis de la Roche-Aymon vendirent la terre de Chenonceau à M. Eugène-Philippe Pelouze et à Mme Marguerite Wilson, sa femme.

Le 15 juin 1889, suite à une faillite, Marguerite Pelouze cède lors d’une adjudication le domaine de Chenonceau au Crédit Foncier de France pour une somme de 410.000 francs.

En 1891 le Crédit Foncier revend l’ensemble du domaine à José Emilio Terry, fils de Tomas Terry et de Teresa Dorticos. Le domaine restera dans cette famille jusqu’en 1913.

Le 5 avril 1913, Henri-Emile Anatole Menier acquiert à l’enchère publique le domaine et le château de Chenonceau pour une somme de 1.361.660 francs. Elle demeure actuellement dans cette famille depuis cette date.


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