Le Théatre de la Nature

Le cas du site des Rochers de Courçay permet d'approcher le processus qui mène de la découverte des sites naturels de la Touraine à leur prise en compte par le tourisme, puis à leur protection en tant que patrimoine.

C'est apparemment à partir des années 1800, dans le cadre d'un mouvement visant à explorer les profondeurs du territoire national, à dresser l'inventaire de ses richesses patrimoniales, que l'on commence à porter attention à ces « ruines de la nature ». Elles ne deviendront cependant une véritable curiosité touristique qu'à partir de la seconde moitié du XIX' siècle. Vers 1900, cette « Petite Suisse tourangelle », dont la fréquentation est désormais favorisée par l'usage du chemin de fer et de la bicyclette, deviendra un lieu de pêche et de loisirs populaires. Le site sera mis en valeur par l'action de régionalistes comme Hubert-Fillay et Jacques-Marie Rougé, dans le cadre des représentations du Théâtre de la Nature de 1906 et 1908. Il sera enfin inscrit à l'inventaire des sites naturels par l'Administration, en 1942, sans que cette dernière puisse cependant empêcher la dégradation ultérieure d'un paysage qui comptait, naguère encore, parmi les plus pittoresques de la vallée de l'Indre.