Le Château de Montpoupon

Cadastre Napoléonien (1812)
Cadastre Napoléonien (1812)
Vue Aérienne
Vue Aérienne


Histoire

Mumpopum, Montpepon, Monpopon, XIIIème siècle. (Chartes de l'abbaye de Villeloin.)

 

Ancienne châtellenie relevant du château de Montrichard.

Le château était fortifié. Dans la première partie du XIIIème siècle, Il appartenait à Richard de Beaumont, qui figure dans une sentence relative à la chaussée de l'étang de Montpoupon (1228).

À l'époque carolingienne les Poppo, un clan germanique, choisissent de s'établir sur le piton rocheux qui prend le nom de « Mons Poppo » qui est ensuite latinisé en « Mons Popeo » puis « Mont poupon », et enfin Montpoupon.

Au Moyen Âge, le château est une place forte stratégique car il est à mi-chemin entre Loches (alors aux mains de Foulques Nerra) et Montrichard (appartenant à son ennemi juré  : Eudes, comte de Blois).

À la fin du Moyen Âge (XIVème siècle) Montpoupon passe aux mains des seigneurs de Prie et de Buzançais qui le reconstruisent en 1460 car depuis la guerre de Cent Ans il avait été laissé à l’abandon : ils le transforment en une demeure de style Renaissance et ajoutèrent en 1500 un des éléments qui fait l'originalité et le charme de Montpoupon : la poterne d'entrée. Construite d'un seul jet, elle n'a jamais été modifiée au cours des années.

 

Grâce à Montpoupon les Prie peuvent résider au plus près de la Cour qui se déplace à cette époque entre les différents châteaux royaux de Touraine. Leur fidélité aux Valois leur permet d’accéder à de grandes charges : Grand Panetier (1), Grand Queux (2), Grand Maître des Arbalétriers en 1523 (3).

Les Prie, fidèles aux Valois, reçoivent des charges importantes, notamment Aymar de Prie, grand maître des arbalétriers en 1523. C’est lui qui fait construire le châtelet d’entrée vers 1515, d'après la tradition, et avant 1527, date de sa mort. 

C'est à cette époque que les héritières de la famille de Prie se transmirent le château de mère en fille. Montpoupon devint ainsi le plus beau joyau de ces dames.

La famille se succède à Montpoupon jusqu'au milieu du XVIIème siècle puis se transmet par les femmes : Louise de Prie, duchesse de la Motte-Houdancourt, sera gouvernante des Enfants de France et Louis XIV la tient en grande estime.

À cette période les bâtiments se délabrent car ces dames préférant la Cour (maintenant à Versailles) viennent très peu en Touraine. En 1763 le château est vendu au Marquis de Tristan (le père du futur maire d'Orléans) qui veut en faire une exploitation agricole. Finalement il tombe amoureux du lieu et restaure le château, lui redonnant un peu de sa splendeur d'antan. La Révolution marque un coup d'arrêt à ses projets (seule la chapelle sera détruite).

 

Le 8 octobre 1836, Lancelot Granier de Farville acquiert la terre de Montpoupon et fait construire les communs tels qu'ils existent aujourd'hui et qui englobent un colombier préexistant

 En 1857 Jean-Baptiste de la Motte Saint Pierre achète le château. La famille entreprend des travaux extérieurs (fin XIXème siècle) et intérieurs (1920) afin de lui redonner l'aspect Renaissance qu'il présente aujourd'hui.

 

En 1973, l'arrière-petite-fille de Jean-Baptiste de la Motte Saint Pierre, Solange de la Motte Saint Pierre, ouvre le château à la visite, principalement sur les cuisines et les communs où sont exposés des objets de vénerie. Il fonde l'équipage cynégétique de Montpoupon. Le domaine compte alors 770 hectares et s’agrandit jusqu’à 1000 hectares en 1928, dont 880 d'un seul tenant.

 

Mais c'est en 1995, avec le concours de son neveu, Amaury de Louvencourt que ces communs, ancien cœur de l’activité équestre et cynégétique de Montpoupon, abritent un musée sur le cheval et la chasse et deviennent un des trois musées français de la vénerie.

 


Famille de Prie
Famille de Prie
La Chambre du Roi
La Chambre du Roi
Chambre de la Maréchale
Chambre de la Maréchale
Les Cuisines
Les Cuisines
Les Ecuries
Les Ecuries
La Scellerie
La Scellerie


Architecture

L'entrée du château de Montpoupon se fait par un « châtelet », porche voûté à double porte qui présente un aspect plus décoratif que défensif. Il se compose d'une tour carrée à deux étages, flanquée de deux tourelles soutenues par des culs de lampe et éclairée de larges fenêtres à croisées de pierre et décorées de pilastres Renaissance.

Du côté intérieur, une tour d'escalier octogonale donne accès aux étages. La tour d'angle de l'enceinte, cylindrique, est percée de meurtrières aux angles défensifs.

Au XVIIIème siècle, une corniche a pu remplacer les coyaux ou les mâchicoulis. Vers la cour d'honneur, un accrochement donne idée des murailles qui réunissaient cette tour au château et au châtelet.

La chapelle, aménagée en 1875 par Émile de la Motte-Saint-Pierre à la demande de l’évêque de Tours. Elle permet de doter le château d’un lieu de culte. La précédente, située entre la poterne et la tour isolée, fût détruite pendant la Révolution Française par les Jacobins de Francueil.

La tour ronde contigüe au château peut dater du XIVème siècle et a été rebâtie. Elle est couronnée par un chemin de ronde datant du XVème siècle. Un escalier descend de cette courtine vers deux chambres carrées superposées avec cheminées en pierre gothiques. A l'étage inférieur se trouve une salle voûtée et, en-dessous, devait exister une sorte de cave ou salle basse défensive.

Dans le château, le plafond de la salle-à-manger a été conservé malgré les remaniements du début du XXème siècle. Une peinture en camaïeu gris et noir sur des poutres brutes présente des motifs décoratifs de feuillages et d'arabesques pouvant dater de la fin du XVIème siècle.

 

Le château possède un pigeonnier cylindrique (de la fin du XVIème siècle) renfermant 700 boulins (nids de pigeons).


Le château de Montpoupon et ses dépendances ont été inscrits monument historique le 1er mai 1930 puis une partie, les façades et les toitures du châtelet et de la tour dite Le Donjon ont été classés le 28 janvier 1966.

Plan d'après une gravure antérieure à la Révolution
Plan d'après une gravure antérieure à la Révolution


Cartes Postales




(1) Grand panetier de France :

(2) Grand Queux :

(3) Grand Maître des Arbalétriers :

Celui qui dirige l’approvisionnement en pain de la cour.

Celui qui supervise les cuisines de la cour.

Celui qui était le commandant de tous les piétons à l'ost. C'était une dignité, non un grade, créée par Louis IX. Elle subsista jusque sous le règne de François Ier.