Raymonde Sergent

Raymonde Sergent, née Delalande, est venue au monde le 17 août 1903 à Saint-Martin-le-Beau dans une famille d'agriculteurs.

 

Depuis sa tendre enfance, Raymonde Sergent a toujours vécu à Saint-Martin-le-Beau.

 

En 1928, elle y prend, avec son mari Paul Sergent, le café-hôtel de l'Union, après avoir travaillé plusieurs années avec lui dans des restaurants ouvriers parisiens.

La Résistance

Raymonde Sergent meurt à Auschwitz fin mars ou début avril 1943. Hélène Fournier a réussi à aller la voir, un soir après l’appel. Raymonde lui dit : « Tu diras à mon mari, à Giselle (sa fille) que je ne les ai jamais oubliés, que j’ai essayé de tenir. »

 

La famille de Raymonde Sergent a appris sa mort le 15 août 1944 par une personne de Carugé, une petite commune proche de Saint-Martin-le-Beau.

 

Une rue de son village natal porte maintenant son nom

Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que son mari a été fait prisonnier, elle entre dans la Résistance, faisant passer des clandestins en zone libre. Les Allemands l'arrêtent une première fois en 1941, mais la libèrent faute de preuves, puis deux fois en 1942. La troisième est la dernière. Raymonde Sergent est transférée de la prison de Tours au fort de Romainville le 7 novembre 1942, elle sera déportée le 24 janvier 1943 du camp de transit de Compiègne vers Auschwitz. Ce convoi du 24 janvier 1943 fut un double transport emmenant vers des camps de concentration et d'extermination nazis : 230 femmes, appelées les « 31.000 » et 1.466 hommes, les « 45.000 ».

Portail du secteur B-Ia du sous-camp de Birkenau (Auschwitz-II)
Portail du secteur B-Ia du sous-camp de Birkenau (Auschwitz-II)

À Birkenau, c’est Raymonde Sergent qui a donné l’idée de manger du charbon que l’on trouvait dans les cendres du feu que faisaient les SS pour se chauffer sur les chantiers où les détenues travaillaient. Ce bois calciné avait une certaine efficacité sur la dysenterie. Elle avait muré, chez elle, des bouteilles de bon vin pour fêter la Libération. Toutes les Tourangelles et beaucoup d’autres compagnes du convoi se promettaient de se retrouver à Saint-Martin-le-Beau pour fêter ainsi la Victoire. Une promesse de tenir.

 

Raymonde Sergent rentre au Revier, les jambes gonflées par l’œdème, les cuisses arrachées par le frottement et les gerçures.