LA TOUCHE MORIN

Fouille d'une superficie d'un peu plus d' 1 ha (site n° 32 sur le tracé de l'autoroute).

Le site est mal conservé en raison du fort arasement du plateau d'Athée-sur-Cher et des labours profonds. Trois périodes d'occupation ont été identifiées.

Le Néolithique moyen II est caractérisé par une enceinte à fossés interrompus, peut-être palissadée, repérée sur une longueur de 66 m, et un bâtiment sur poteaux, accompagnés de matériels céramique et lithique.

La Protohistoire récente n'est représentée sur le site qu'à travers une cinquantaine de tessons erratiques, dont certains sont attribuables à La Tène probablement finale, suggérant une occupation des lieux à cette période.

La majorité des vestiges archéologiques mis au jour correspond à un petit établissement rural gallo-romain daté du Haut-Empire. Deux systèmes d'enclos maçonnés (document 1) et deux ensembles parcellaires orientés différemment constituent les éléments structurants du site antique. Ils permettent d'individualiser trois sous-périodes qui s'échelonnent sur environ deux siècles, de 60-70 de n. è. jusqu'au 3e s. Deux bâtiments sur poteaux et solins sont également rattachables à cette période (document 3). Les poteaux de l'alignement central d'un des bâtiments sont calés au moyen de grosses pierres plates en calcaire siliceux posées de chant dans deux tranchées en V. Le site est abandonné dans le courant du 3e S. puis sans doute détruit rapidement. Aucun vestige de la période médiévale ne vient indiquer une nouvelle occupation de cet espace.

Un établissement rural du Néolithique à l'Antiquité

La fouille a révélé une concentration importante de vestiges archéologiques. Le site est très mal conservé en raison du fort arasement du plateau d'Athée-sur-Cher et des labours profonds. Au terme de l'étude, trois principales périodes ont pu être individualisées : Le Néolithique moyen II, la Protohistoire (La Tène finale ?) et le Haut-Empire.

UNE ENCEINTE NÉOLITHIQUE

La découverte de l'enceinte datée du Néolithique est exceptionnelle et totalement imprévue. La prospection pédestre suggérait la présence d'une occupation préhistorique importante même si elle n'était pas clairement caractérisée. Des analyses par radiocarbone sont en cours de réalisation et préciseront peut-être la datation des vestiges.

QUELQUES TRACES PROTOHISTORIQUES

La Protohistoire est très mal représentée sur le site. Une cinquantaine de tessons erratiques, dont certains sont attribuables à La Tène, probablement finale, indiquent une occupation des lieux à cette période, sans plus de précision.

UN ÉTABLISSEMENT ANTIQUE...

La majorité des vestiges archéologiques mis au jour est datée du Haut-Empire. Deux systèmes d'enclos maçonnés et deux ensembles parcellaires orientés différemment constituent les éléments structurants du site antique. Ils permettent d'individualiser trois sous-périodes qui s'échelonnent sur environ deux siècles, de 60-70 de notre ère jusqu'au IIIe s. Deux bâtiments sur poteaux et solins sont également rattachés à cette période. Les poteaux de l'alignement central d'un des bâtiments sont calés au moyen de grosses pierres plates en calcaire siliceux posées de chant dans deux tranchées en V. Cet aménagement est tout à fait original, aucun élément de comparaison n'a été retrouvé. L'utilisation de matériaux périssables pour la constitution des parois et de la toiture est probable mais ne peut pas être démontrée.

... À VOCATION AGRICOLE ?

La nature de l'occupation pour l'époque antique n'a pas été précisément définie. Il s'agissait vraisemblablement d'une exploitation agricole, comme le traduisent les vestiges mobiliers : céramique, rejets provenant d'habitats proches.

L'état de conservation du site au Bas-Empire n'est pas connu. Cet établissement rural est-il alors en ruine ? Le parcellaire structure-t-il encore le paysage de Touche Morin  ? L'absence totale de vestiges médiévaux suggère que la récupération des maçonneries a eu lieu dès le Bas-Empire, sans laisser de témoins caractéristiques de cette activité.

Chronique de site

Touche Morin à Athée-sur-Cher (Indre-et-Loire)

Date de publication : 21 novembre 2007

Nicolas Fouillet Inrap, UMR 7324 CITERES-LAT

Coordinateur des opérations archéologiques de l'A85 : Thibaud Guiot.

Dernière modification : 18 mai 2016