BLÉRÉ




Bléré et ses environs

Carte de CASSINI

La carte de Cassini ou carte de l'Académie est la première carte générale et particulière du royaume de France. Il serait plus approprié de parler de carte des Cassini, car elle fut dressée par la famille Cassini, principalement César-François Cassini (Cassini III) et son fils Jean-Dominique Cassini (Cassini IV) au XVIIIème siècle.

L'échelle adoptée est d'une ligne pour cent toises, soit une échelle de 1/86.400 (une toise vaut 864 lignes).

De gueule à trois boisseaux d’argent ; l’écu timbré d’une couronne murale d’or à trois tours ; flanqué à dextre et à sénestre d’un cygne d’argent nageant sur cinq ondes de sable ; devise au nom de la ville.


BOISSEAU [ n.m]

De l'ancien français boisse, mesure de blé ; du gaulois bosta, creux de la main. Mesure variable selon les lieux, qui pouvait être ras (environ 12,8 litres pour le boisseau de Paris) ou comble (15 à 25 % de plus).

Les pays anglo-saxons ont conservé l'unité de mesure sous le nom bushel (36,3 litres au Canada et en Grande-Bretagne ; 35,2 litres aux États-Unis).



Chef-lieu de canton, arrondissement de Tours.

 

  • In vico Briotreide, vicus Briotreidis, vicus Briotreis VIème siècle. (Grégoire de Tours, HF X, 31
  • Briotreit Vile s. (monn. mérov.)
  • villa Bridado, vicaria Bridriacensi 939 (FragmentsChartStJulien, n° 3)
  • Mauricius de Bliriaco 1078 (CartCormery, n° 42)
  • eccles ia de Bliriaco 1156 (ChartStJulien, n° 98)
  • apud Bliriacum y. 1211 (ChartStJulien, n° 149)
  • Mathaeo apud Blereium 1247 (QuerimTuronum, n° 242)
  • ad mensuram de Blereyo 1265 (CartArchevTours, n° 77)
  • Blereyurn, Bléré XIIIème siècle - XIVème siècle. (ibid, n° 27)
  • parochia de Blereyo XIVème siècle.

 

 

Gentilé : Blérois, Bléroises


Historique

Une voie de passage sur le Cher

La première mention nous est connue par Grégoire de Tours, évêque de Tours à la fin du 6ème siècle, qui signale que Saint Brice (successeur de St Martin à l'épiscopat) fonda une église « in vico briotreide ». Mot à mot, le village au pied du pont. Briotreidis étant une abréviation de Brivo Treide, correspondant au nom gaulois primitif. La forme du mot évoluera par la suite pour donner Bléré au 13 ème siècle. Le pont a certainement été construit, comme c'est souvent le cas, à l'emplacement d'un ancien gué sur le Cher.

 

La présence d'un pont signifie qu'on était sur une voie de passage de première importance. Il s'agissait en fait d'une voie reliant Poitiers à Amboise (en passant par Reignac) et franchissant la Loire à Amboise. Elle deviendra plus tard la route de Paris vers l'Espagne. Une autre voie longeait le Cher en direction de Tours, tout comme aujourd'hui, les vallées ayant toujours été des voies de passage importantes depuis la préhistoire.

Préhistoire

Concernant cette période, de nombreux témoignages archéologiques ont été retrouvés, notamment en ce qui concerne le néolithique. Un atelier de taille de silex a été découvert aux lieux-dits « La Folie » et « Fontenay » (à l'Ouest de Bléré, en direction de Tours). Une petite vitrine à l'Office de Tourisme de Bléré présente quelques outils : haches polies, perçoirs, grattoirs, couteaux, burins.

 

Nous avons également des traces d'occupation humaine et un moule de fondeur a notamment été découvert. (L'âge de Bronze est situé entre le néolithique final et l'âge du Cuivre : environ - 1800 avant J.C./ - 600 avant J.C.).

Période gallo-romaine

Il y avait donc un pont sur le Cher et le bourg se situait à l'intersection de plusieurs grandes voies. A l'Ouest du bourg, se trouvait le départ d'un aqueduc alimentant en eau de source la ville de Tours, c'était l'aqueduc de Fontenay.

 

Ce dernier captait une partie des sources de l'Herpenty et du ruisseau des Grandes Fontaines (le terme « fontaine » étant synonyme de source). C'est en 1967 et 1968 qu'une portion importante de cet aqueduc concernant la commune de Bléré a été découverte et étudiée. Des morceaux du tronçon ont été mis au grand jour dans un secteur où le tracé du conduit, mais surtout le captage, était présumé mais inconnu. En fait, on connaissait des vestiges visibles dans le parc du château de Fontenay (d'où son nom) : quatre piles et des morceaux de radier indiquant une modification de direction depuis le Cher qu'il longe, vers le vallon de Fontenay, plus au Sud.

 

En 1967, M. et Mme Berbier, à qui l'on doit de nombreuses études sur le patrimoine de Bléré, sur indication d'un exploitant agricole, M. Marteau, ont dégagé le long du chemin rural (CR 9) une portion de la partie supérieure de l'aqueduc sur laquelle s'était heurté le soc de la charrue. Des fouilles ont débuté, lesquelles se sont poursuivies en 1968. L'ensemble se présente comme un conduit rectangulaire, sommé d'une voûte, de 50 cm de large et 1 m de haut. Les blocs calcaires sont maçonnés au mortier de chaux. Cet aqueduc se trouvait tantôt enterré, tantôt porté par des piles, tantôt creusé dans le tuffeau, au pied du coteau. Dans le vallon, la dénivellation de sa pente, continue et régulière, est de 32 cm pour 900 m, soit environ 35 cm par kilomètre. L'aqueduc poursuivait son parcours sur une distance de 26 km jusqu'à Saint-Avertin avant de traverser le Cher pour alimenter la ville de Tours. Maçonné dans les sections à l'air libre ou taillé dans le tuffeau, il courait au bas du coteau 3 m au-dessus de la route actuelle.

Bléré, fortifiée au Moyen Age

Bléré eut-elle des fortifications avant le XVème siècle ?

Elle en eut en tout cas, à coup sûr vers le milieu du XVème comme nous l'indiquent les textes et portait alors le nom de « ville de Bléré ». Ce droit que possédaient plusieurs bourgs d'Indre-et-Loire à cette même période (La Guerche, etc..) était soumis à autorité royale.

 

La ville ceinturée de murailles avait l'église pour centre et se situait dans l'axe de l'ancien pont (ce denier était légèrement décalé par rapport au pont actuel et prolongeait la rue du Pont). Les murailles latérales correspondaient à l'Ouest à la rue des Déportés (ex rue des Fossés) et à l'Est à l'ancien cours du ruisseau de Vaugerin, busé depuis. Tandis qu'au Sud, les fossés se situaient à l'emplacement du Mail V. Hugo. Ils se prolongeaient vers l'Est au niveau de la petite rue de la Serine.

 

C'est Pierre Bérard, seigneur de Bléré, qui fit élever ces fortifications dont les travaux débutèrent en 1449.

Carte de l'Etat-Major

Les levés furent réalisés au 1/40 000  entre 1820 et1866. Elles étaient accompagnées d'un calque des courbes de niveau, à équidistance moyenne de 20 m tracées à l'aide de mesures rudimentaires, destinées seulement à guider les graveurs dans la figuration du relief par des hachures. Tracées dans le sens de la pente, les hachures renforcent le rendu visuel, l'appréhension des formes devenant plus intuitive.

Cadastre 1965