La Halbuterie

Cadastre Napoléonien (1812)
Cadastre Napoléonien (1812)
Vue Aérienne
Vue Aérienne


Histoire

le manoir de la Halbutterie porte un nom dont l'origine n'est pas connue. Il apparaît pour la première fois en 1694 dans le contrat de mariage d'Henry Petiot de Laluisant, d'Azay-sur-Cher, avec Marie Roujou de Chaumont. 

On connaît très peu de choses sur l'histoire de cette propriété dont le bâtiment le plus ancien, daté du XVème siècle, pourrait être le logis seigneurial du fief de Baigneux. Ce fief, qui dépendait de la seigneurie d'Azay, fut cédé en 1477 au chapitre de Saint-Martin de Tours. Dans l'acte de mariage de 1694, Henri Petiot de Laluisant est mentionné comme propriétaire d'un domaine "appelé la Halbutterie avec 200 arpents de terres labourables".

Le logis médiéval, qui comprend un rez-de-chaussée surmonté d'un comble, est construit en moellon enduit à l'exception de la moitié supérieure du mur de la façade antérieure qui est en pierre de taille de moyen appareil. Il communique avec le logis du XVIIème siècle au moyen d'un étroit passage dont le massif est bien visible sur la façade sud.

De l'extérieur, on accède à une cave voûtée en moellon par un escalier droit couvert d'une courte voûte en berceau en pierre de taille, vraisemblablement mise en place au cours du XVIIème siècle.

 

Au nord, un petit soupirail permet la ventilation. Ce logis est éclairé au sud par une demi-croisée et par une petite fenêtre rectangulaire située au-dessus de la porte à linteau en accolade, et au nord par une demi-croisée. Il comprend une vaste et unique pièce à feu avec cheminée en pierre de taille à piédroits obliques dont le chevêtre ne correspond pas à la taille de la hotte, indiquant ainsi une reprise de maçonnerie, au moment où les deux logis ont été réunis. Le comble, qui communique avec celui du logis principal, est éclairé par une petite lucarne à fronton courbe rajoutée ; il possède une charpente à chevrons formant fermes avec des poinçons épaissis aux extrémités. Les mortaises d'une ancienne cloison en pan de bois sont visibles. Le toit à longs pans est couvert en tuile plate.

Le logis du XVIIème siècle est remarquable par ses proportions très harmonieuses.

 

De plan rectangulaire, élevé simplement d'un rez-de-chaussée et d'un comble souligné d'une corniche en pierre de taille, il présente 3 travées ordonnancées. La façade sud est percée d'une porte centrale, à linteau mouluré, très légèrement décalée vers l'est et surmontée d'une petite baie verticale, et de deux larges croisées de part et d'autre de la porte. Les baies sont munies de volets intérieurs en bois.

 

Trois lucarnes se superposent rigoureusement aux ouvertures du rez-de-chaussée. Les mêmes dispositions s'observent sur la façade nord, à la seule différence d'une demi-croisée placée au centre et non d'une porte. Les lucarnes centrales sont plus étroites que celles des extrémités ; entièrement en pierre de taille, elles sont surmontées d'un fronton triangulaire mouluré. Elles ont fait l'objet d'une restauration soignée, la pierre de taille provenant de Saint-Cyr-en-Bourg dans le Maine-et-Loire. Le toit à longs pans et croupes, entièrement couvert en ardoise cloutée à la pointe de cuivre, possède des égouts retroussés qui ont permis d'éviter la pose de gouttières.

Le comble est cloisonné en pan de bois ; la charpente à chevrons formant fermes possède des demi-entraits assemblés au sous-faîtage ; cette disposition, qui témoigne d'une volonté d'économiser le bois, a été observée dans un autre édifice de la commune, daté également du XVIIème siècle (l'Alouettière).

 

Au rez-de-chaussée, des poutres de rives soutenues par des corbeaux en bois supportent les solives apparentes du plafond. La grande cheminée du salon, en pierre de taille à hotte droite surmontée d'une corniche moulurée saillante, est adossée au pignon ouest.

 


Le pigeonnier de plan carré est construit en moellon calcaire ; les encadrements et les chaînages d'angles sont en pierre de taille. A mi-hauteur, règne un cordon en saillie tandis qu'une corniche en pierre de taille couronne le bâtiment qui porte un toit en pavillon couvert en tuile plate.

 

 

Avant sa restauration, la partie supérieure de la façade nord était ruinée et le toit avait disparu.