LES  MOULINS

La commune d’Azay-sur-Cher était essentiellement habitée au XVIIIème et XIXème siècles par des vignerons. Avant la crise du phylloxéra, vers 1880, plus de 55 % des habitants se déclaraient « vigneron ». En 1830, sur les 2172 hectares de terre de la commune, 514 étaient plantés de vigne soit près de 25% de la surface totale.

 

Il existait cependant 1127 hectares de terres labourables permettant la culture de divers produits, dont des céréales. Comme dans de nombreuses communes, les céréales étaient transformées en farine sur place et, contrairement à nos jours, c’est la farine qui était transportée vers le client final. Il y avait donc nécessité de disposer de moulins dans chaque commune.

 

La datation de la création des différents moulins n’a, à ce jour, pas été trouvée. Nous pouvons cependant, à partir des éléments présentés, estimer qu’ils étaient déjà existants au XVIIIème siècle.

L’ étude entreprise a permis d’identifier 4 moulins sur la commune :


Moulins à vent

Tous les deux ne semblent pas avoir d’activité au XIXème siècle et seraient constitués uniquement des vestiges de moulins ayant fonctionné sous l’Ancien régime :

Moulin au lieu-dit « le Moulin à vent »
Moulin au lieu-dit « le Moulin à vent »

Sur la carte de Cassini réalisée vers 1750, il apparaît sous la forme d’un petit pictogramme. Nous le trouvons également sur la carte de Choiseul sous la dénomination de « moulin de Leugny », ce qui laisse supposer qu’il appartenait au propriétaire du château éponyme. Sur la carte du cadastre réalisée vers 1830 il figure (parcelle C585), mais seule la dénomination du lieu fait référence à un moulin : il n’était déjà plus en activité puisque, sur les matrices, on ne trouve pas la dénomination « moulin » mais « tour ». Cette tour existe encore de nos jours.

Moulin au lieu-dit « puit d’Abas » (aujourd’hui Puy d’Abbas)
Moulin au lieu-dit « puit d’Abas » (aujourd’hui Puy d’Abbas)

 Le moulin à vent du Puy d’Abbas

La seule trace sans ambiguïté est celle figurant sur les données cadastrales de 1830, où le moulin est nommé et positionné (parcelle E817). Il appartenait, au moment de la création du cadastre vers 1830, à François PERRIGAULT, maire de la commune de 1807 à 1812. Nous ne trouvons pas d’élément permettant de préciser son état à cette date, mais sa démolition en 1843 laisse supposer qu’il ne fonctionnait plus au XIXème siècle.

 

Le premier propriétaire sur la table de l’état des sections est François PERRIGAULT PIAU.

Entre 1832 et 1833 la totalité de ses biens est cédée à différents acquéreurs, dont une très grande majorité à BLOT VALLÉE, négociant à Tours, et PERRIGAULT PIAU enfant.

  • 1833 : vente du moulin.
  • 1837 : vente de la totalité des parcelles encore détenues à Étienne PERRIGAULT ROUILLER et à Silvain ROUILLER PERRIGAULT, tous deux vignerons, qui conserveront leurs biens jusqu’aux années 1880.
  • 1843 : le moulin est en démolition.
  • En 2020, il ne reste aucune trace visible du moulin.

 


Moulins au fil de l’eau

Ils étaient tous les deux situés sur le ruisseau aujourd’hui appelé La Douve qui, venant du plateau au-dessus de Véretz, coulait sur notre commune à partir du « Puits d’Abbas » , en passant par « les Augers » et « La Gitonnière » et se jetant dans le Cher au niveau de la place Besnard. Sur son cours, ce ruisseau est parsemé de petits étangs servant de stockage et de régulation du débit d’eau. Il est probable que les volumes d’eau étaient plus importants à l’époque du fonctionnement des moulins qu’aujourd’hui.

Moulin de la Gitonnière
Moulin de la Gitonnière

 Le moulin de la Gitonnière

Son existence est attestée depuis la création du cadastre vers 1830 (parcelle B465). Le moulin était situé en partie basse de la propriété. Le dernier meunier l’ayant utilisé est GUIET Étienne qui a fait faire des travaux en 1892, ce qui laisserait supposer qu’il n’était pas en état de fonctionnement avant. C’est lui qui sera également le dernier propriétaire, puisqu’il revend ses biens de La Gitonnière à la société « DUBOIS Armand et PAILLAUD Eugène » en 1907 ; ces derniers transforment les locaux en « laiterie ». Cette laiterie, avec plusieurs dizaines d’employés, fonctionnera jusque vers 1960.

  • 1830 : Jules d’HAUTEVILLE
  • 1831 : Jean Baptiste Joseph JACQUIERS de NOYELLES
  • 1835 : Frédéric Casimir Désiré Joseph LECOQ de la FONTAINE
  • 1862 à 1864 : Jean-Baptiste François CHAMBELLAN
  • 1864 à 1876 : PAGEOT de JUVIZY de MONTFERRAND
  • 1876 à 1880 : Marie Denis Gabriel BOURGAIN
  • 1880 à 1882 : Marie LAFON RENAUME

 

Moulin des Carnaux
Moulin des Carnaux

 Le moulin des Carnaux

Situé à l’extrémité nord de l’allée de l’abbé Guillot. Seule l’habitation attenante est aujourd’hui visible ; la roue du moulin se trouvait à l’emplacement d’un auvent visible depuis l’allée. Le bief qui alimentait le moulin se trouve sous l’actuelle allée et a été comblé lors de la création du réseau de tout-à-l’égout. C’est au travers de l’histoire d’une famille de « meusnier », les BRECHOT qui ont fait fonctionner le moulin sur 3 générations, que l’on remonte vers 1750. Par la suite il est passé entre plusieurs propriétaires meuniers, en particulier la famille MIRAULT dont Auguste se déclarait « meunier et boulanger » vers 1880. C’est en 1918 que l’appellation moulin disparaît des matrices du cadastre (pictogramme de la roue sur la parcelle B127 et maison sur la B128 du cadastre napoléonien).

  •  Comte CLÉMENT de RIS, pair de France.1
  • 843 : Mlle Clémentine CLÉMENT de RIS TORTERAT, puis en 1846 Clément de la RONCIÈRE LENOURY.
  • 1854 : moulin et maison à François ESNAULT, meunier à Nitray puis, à partir de 1855, Jean ESNAULT RENARD, meunier à Saint-Martin-le-Beau.
  • 1857 : Pierre MIRAULT BOURNAIS, garçon à Azay-sur-Cher (maison et moulin). En 1881, père et fils travaillent comme « meunier » dans le moulin.
  • 1885 : Auguste MIRAULT DESOUCHES, meunier boulanger au bourg.
  • 1885 : Jean ALARY DUVEAU le Jeune (canal d’alimentation du moulin).
  • 1886 : Constant HARDOUIN BOURNAIS (moulin et maison sans sols).
  • 1912 : Marcel BOURDON MIRAULT.
  • 1918 : André VORANGER MAUCHORT acquiert l’ensemble ; la désignation « moulin » disparaît.