SAINT-JEAN DU GRAIS

Le nom de Saint-Jean du Grais :

  • Ecclesiœ de Gressu, Prioratus de Gressio : 1146, charte de fondation
  • Monasterium de Gressio : 1205
  • Convenius de Gressus : 1234
  • Couvent de Saint-Jean-dou-Grès : 1277
  • Prioratus S. Joanis Gressio : 1396
  • Prieuré de Grays : 1639, Fonds Châtre de Cangé
  • Prieuré Saint-Jean-du-Grès : 1740, état du domaine d’Amboise
  • Prieuré du Grais : carte de Cassini XXVIIIème siècle
  • Prieuré Saint-Jean-du-Grec : carte de Cassini, seconde moitié du XXVIIIème siècle
  • Prieuré Saint Jean du Grais : carte d'état-major, entre 1820 et 1866
  • Prieuré Saint Jean du Grais : carte au 1/50 000 depuis 1950
Cadastre Napoléonien
Cadastre Napoléonien
Vue aérienne
Vue aérienne

Présentation

Le prieuré Saint-Jean-du-Grais, ou prieuré de Saint-Jean-du-Gray, est un ancien monastère situé dans la forêt de Bréchenay, sur la commune d'Azay-sur-Cher dans le département français d'Indre-et-Loire en région Centre Val de Loire.

Le prieuré, qui a été dépendant de l'abbaye Saint-Paul de Cormery, est fondé dans la première moitié du XIIème siècle par deux ermites. Mais, c’est en 1127 que le prieuré a été fondé par Foulques V, comte d'Anjou, futur roi de Jérusalem (1131) et par Hugues de Payens, initiateur de l'ordre des Templiers.

 

D'abord cistercien, le prieuré devient ensuite augustinien du début du XVIIème jusque dans la seconde moitié du XVIIIème siècle. Durant cette période, comme pendant l'époque précédente, les prieurs se succèdent et Victor Le Bouthillier, archevêque de Tours, est élu à tête de l'établissement monastique dans les années 1660. Saint-Jean-du-Grais est administré par les oratoriens en 1771, et ce jusqu'aux événements révolutionnaires aux cours desquels le prieuré est vendu comme bien national.

Un clocher, vestige de l'église démantelée au XIXème siècle, un dortoir, une salle capitulaire, un réfectoire et un puits sont les seules structures demeurées intactes de ce prieuré de style roman construit au Moyen Âge.

 

A la Révolution, le prieuré sera confisqué comme bien national, puis revendu à un exploitant agricole.

 

Au début des années 2000, les fenêtres du réfectoire, du dortoir et de la salle capitulaire ont été aménagées de vitraux monochromatiques, pièces d'art contemporain exécutées par le sculpteur d'espace Sarkis.


Historique

Fondation

Pour Jean-Louis Chalmel le prieuré aurait été fondé en 1017. Il attribue la fondation du Grais à Foulques Nerra. Ultérieurement, Amédée De La Ponce, puis Charles de Grandmaison reprennent Chalmel, tandis que Casimir Chevalier et Jacques-Xavier Carré de Busserolle nuancent ce constat et proposent une date plus récente. De fait, comme le souligne Guy-Marie Oury, deux cartulaires, complétés par les textes de la Grande Chronique de Touraine, réunis par André Salmon, mettent en évidence que la première mention du monastère est datée de 1127 par la charte de confirmation de donation par Foulques V d'Anjou et la seconde faite en 1146, à la mort d'un clerc, Jean Joscelin. Le texte de la charte de 1146 est le suivant : « Anno Domini MCXLVIO et Conradi imperatoris ixa, et Ludovici regis ix, obiit Joscelinus fundator ecclesiœ de Gressu in Turonia sitse, et tune primo ibi institutus est prioratus. » [...] « Prioratus de Gressu fundatur. Ecclesia Tornacensis primo recipit episcopum ». Pour autant, selon Jean-Martial Besse, à proximité de Saint-Jean-du-Grais, un bâtiment ecclésiastique, une église, datée de 1017, aurait été fondée par Foulques Nerra.

Foulques V d'Anjou, donateur des terres du Grais.
Foulques V d'Anjou, donateur des terres du Grais.

À l'origine de la fondation du monastère, très probablement datée de 1146, se trouve une communauté érémitique venue s'installer au début du XIIème siècle dans la forêt de Bréchenay, à mi-chemin d'Azay et de Cormery Pour autant, les lieux se révèlent alors peu propices à l'implantation d'un prieuré. La communauté s'est formée autour de deux ermites, connus sous les noms Renaud Frémaud et Geoffroi Paissonel.

 

Les ermites bénéficient d'un don terrien octroyé par le comte d'Anjou Foulques V en 1120 - avant son départ pour la Palestine - et confirmé par écrit en 1127. L'acte de donation du roi de Jérusalem se fait alors en présence de deux témoins, deux prêtres dénommés Raymond et Geoffroy. Le fondateur et premier maître de l'ordre du Temple Hugues de Payns aurait également assisté à cet acte de don. La donation de Foulques V consiste en trois propriétés terriennes : la chapelle Paissonnel (antérieurement connue sous le nom de chapelle « Meginay »), le « Petit-Grais » et le « Marchais-Saint-Jean » L'acte de donation est confirmé quelque temps après par Geoffroy V d'Anjou, le fils de Foulques.

Le groupe de la forêt de Bréchenay comprenait également Jean Joscelin, un ancien moine issu de l'abbaye Saint-Paul de Cormery. Après l'acte de donation des années 1120, à la mort de Frémaud et Paissonel, Joscelin prend rapidement la tête de la communauté érémitique. C'est en la personne de Joscelin que la communauté du Grais passe alors sous la tutelle de l'abbatiat de Cormery.


Constructions des bâtiments et indépendance de la communauté

Les terres du Grais relèvent ensuite de la tutelle de la collégiale de Saint-Martin. La communauté érémitique se retire dans une chapelle connue sous le nom de « Chapelle-Paissoniel » (ou de « Paissonneau ») et située non loin du Grais. Le domaine du Grais est remis aux mains des ermites de la forêt de Bréchenay par le doyen Barthélémy en 1163. Pour autant cette donation est conditionnée : Barthélémy souhaite que les ermites y représentent le siège de son ordre (celui de Saint Martin). Pour G. Oury, il est probable que le chapitre de Saint-Martin ait voulu ériger un deuxième établissement monastique régulier postérieurement à la construction du prieuré de Saint-Cosme. La même année, les travaux de construction d'un monastère régulier commencent. Les bâtiments sont alors conçus dans un « style roman Plantagenet ».

Lucius III, pape ayant officialisé l'indépendance du Grais en 1189
Lucius III, pape ayant officialisé l'indépendance du Grais en 1189

Dans un cartulaire daté de 1182, l'abbé de Cormery Gérard 1er (ou Géraud) renonce aux droits de propriété de l'abbaye sur Saint-Jean-du-Grais. Après cette date et après l'intervention d'Étienne de Marsay auprès d'Henri II, sous la demande de la communauté érémétique, Saint-Jean-du-Grais cesse d'être du ressort de l'abbaye Saint-Paul de Cormery. Deux ans plus tard, en date du 28 février 1184, l'indépendance du Grais vis-à-vis de Cormery devient officielle, avec une bulle pontificale émise par le pape Lucius III.

 

Dans un cartulaire daté de 1182, l'abbé de Cormery Gérard 1er (ou Géraud) renonce aux droits de propriété de l'abbaye sur Saint-Jean-du-Grais. Après cette date et après l'intervention d'Étienne de Marsay auprès d'Henri II, sous la demande de la communauté érémétique, Saint-Jean-du-Grais cesse d'être du ressort de l'abbaye Saint-Paul de Cormery. Deux ans plus tard, en date du 28 février 1184, l'indépendance du Grais vis-à-vis de Cormery devient officielle, avec une bulle pontificale émise par le pape Lucius III.

Bulle de Lucius III
Bulle de Lucius III

Au début du XIIIème siècle, Philippe de Ramefort, le fils d'Étienne Marsay, remet à la communauté du Grais le droit de patronage d'une chapelle, construite au sein de la nécropole de Vou, bien qu'il en ait fait acte de donation à l'abbaye de Saint-Sauveur quelque temps plus tôt, en 1206. En 1255, le seigneur de Montbazon renonce à son droit de ségréage(1) sur le massif du Brandon en faveur du prieuré. En 1277, ce sont les droits de panage(2) et de pâturage sur les bois de Marigny de Forges, également situés dans la forêt de Bréchenay, que le duc de Montbazon remet aux mains de Saint-Jean-du-Grais.

 

Au cours du XVème siècle, le monastère tourangeau est adjoint d'une structure destinée à loger le prieur et l'un des bâtiments conventuel fait l'objet d'une seconde phase de construction. Dans son testament daté du 14 août 1455, Aymar de la Rochefoucauld, alors seigneur de Sainte-Maure octroie des rentes au prieur de Saint-Jean-du-Grais.

Époques moderne et contemporaine.

 

 (1) - Droit de ségréage :    Droit consistant en la cinquième partie des bois qui se vendent par les vassaux, laquelle est due au seigneur avant la                                                            coupe des bois.

(2) - Droit de panage :       Droit de faire pâturer des porcs en forêt pour qu'ils se nourrissent des fruits des arbres.


Prieuré augustinien puis oratorien

Victor Le Bouthillier, prieur de Saint-Jean-du-Grais dans les années 1660
Victor Le Bouthillier, prieur de Saint-Jean-du-Grais dans les années 1660

Les structures conventuelles sont ravagées une première fois par les ligueurs en 1562, puis définitivement détruits lors des événements de révolution.

En 1603, l'établissement prieural, jusqu'alors administré par des cisterciens, revient à des chanoines appartenant à la l'ordre de Saint-Augustin. Dans la seconde moitié du XVIIème siècle, Saint-Jean-du-Grais comptait alors parmi les quatre prieurés conventuels établis au sein du diocèse de Tours, avec la Chartreuse du Liget, la Bourdillière, érigé en 1662 et Saint-Cosme. En 1664, l'archevêque de Tours Victor Le Bouthillier devient le prieur du Grais.

 

En date du 24 décembre 1701, l'établissement prieural est adjoint aux possessions au collège royal de Tours. Au XVIIIème siècle, les structures de Saint-Jean-du-Grais font l'objet de deux campagnes de restaurations : une première entre 1728 et 1748, période durant laquelle les fossés ceignant les massifs boisés sont également réparés ; puis une deuxième entre 1747 et 1767, où des travaux sont réalisés sur le chœur et le clocher de l'église. En 1771, Saint-Jean-du-Grais passe sous l'administration de la Congrégation de l'Oratoire. En date du 24 août 1791, le prieuré fait l'objet d'une vente en tant que bien national pour une somme totale s'élevant à 60 000 livres. Un homme dénommé Victor Petit, un exploitant agricole, s'en porte alors acquéreur.

 

Vers le milieu du XIXème siècle, en 1850, à l'exception de son clocher, l'église prieurale fait l'objet d'une destruction. La même année, un ecclésiaste, l'abbé Guillot, exécute deux sculptures pour l'église paroissiale d'Azay-sur-Cher, dont l'une représente Saint Jean, le patron du prieuré.

 

Vers la fin du XIXème siècle, en 1889, Auguste Rodin se rend en Touraine. Il passe par la ville d'Amboise, réalise un croquis de l'Aile Charles VIII, puis se dirige vers Azay-sur-Cher et se rend au Grais. De son passage à Saint-Jean-du-Grais, le sculpteur exécute une esquisse du clocher, seule structure subsistante de l'ancienne église romane.


Possessions et revenus du prieuré

Deux monastères de petite taille, probablement des ermitages, ont été les propriétés de Saint-Jean-du-Grais. Le premier, connu sous le vocable de « Sainte-Apolline-du-Rocher », était établi au sein des terres paroissiales de Chambray-lès-Tours et distant de quelques kilomètres en axe ouest du Grais. Sainte-Apolline-du-Rocher aurait été fondé par des ermites faisaient partie de la communauté réunie dans la forêt de Bréchenay. Le deuxième ermitage, connu sous le vocable de « Saint-Aubin-des-Bois », était installé aux environs de Restigné. L'ermitage de Saint-Aubin, fondé avant 1252, se dressait à proximité d'un étang, le Saint-Aubin, une étendue d'eau située sur la paroisse de Continvoir. Aux environs de 1250, Saint-Jean-du-Grais bénéficie de la donation d'une propriété, un domus, connue sous le nom de Burgulium. D'autres bâtiments, tel qu'un moulin et un pressoir, ont été octroyés au monastère tourangeau.

 

Les revenus du prieuré étaient en partie assurés par l'exploitation d'un vignoble, par des donations de seigneurs locaux : Philippe d'Esvres, André de Chauvigny, Jean de Thaïs, etc... -, ainsi que par la perception de dîmes et d'aumône. Les rentes du Grais, en 1670, ont été estimées à environ 1 200 livres. Pour l'exercice de l'année 1762, ses revenus s'élevaient à un total de 3 700 livres. Le prieuré possédait alors 200 arpents de terres.


Restauration des bâtiments

Au tout début du XXème siècle, en 1901, l'ancien prieuré médiéval fait l'objet d'un rachat par la famille Darrasse. Les Darrasse entreprennent des travaux de restauration du Grais au cours des années 1920. Les bâtiments et les vestiges du monastère bénéficient d'un classement au titre de monument historique par arrêté ministériel daté du 24 mars 1928. Vers la fin des années 1940, dans le cadre du 106ème congrès archéologiques de France, à Tours, l'archéologue Robert Ranjard effectue une étude des bâtiments et des vestiges du prieuré.

 

En 2000, pour donner un nouvel élan à Saint-Jean-du-Grais, une association de sauvegarde des lieux effectue la commande d'une œuvre d'art contemporain. L'association fait alors appel à la Fondation de France. Pour l'exécution de l'œuvre, dans le cadre du programme appelé Nouveaux Commanditaires, le choix se porte sur sculpteur d'art contemporain turco-arménien Sarkis. Sarkis réalise alors une série de 39 vitraux, et, en 2004, l'œuvre du sculpteur, intitulée « L'Éveil », est inaugurée

 

Dans les années 2010, - chant, concert et danses classiques et des visites guidées, notamment lors de journées portes ouvertes, sont régulièrement organisés au sein des bâtiments monastiques.

 

 

L'ensemble de l'ancien prieuré a été classé Monument Historique en date du 24 mars 1928, sous le n° PA00097554 (Base Mérimée).


01-L’église :

De l'église détruite à la Révolution il ne subsiste en élévation que ces quelques traces témoignant de sa présence... 

 

On peu admirer les détail d'une colonne engagée couronnée d'un chapiteau au motif végétal. 

 

Un des deux couronnements de chapiteaux retrouvés sur le site est présentés sur un muret moderne isolant les bâtiments monastiques. 



09 - Le Clocher :

Seul reste de l'église.

Le clocher carré est épaulé de contreforts. Il repose sur des murs de deux mètres d'épaisseur et dispose de baies en plein cintre. Il est coiffé d'une originale flèche de pierre en forme de mitre présentant de petites ouvertures. Sa forme octogonale et originale est certainement inspirée d'orient. La partie jouxtant le clocher est la seule partie vraiment refaite (au premier étage) par Raymond Darrasse. Elle comprenait:

  • Un petit dortoir pour les frères convers (laïques participant à la vie monastique),
  • Des pièces réservées à l'administration du prieuré.

Une grande partie du rez-de-chaussée est occupée par la voûte d'une grande cave qui servait à la fois de garde-manger et bien sûr de cave pour la communauté. La production de vin était importante, pour la consommation, mais aussi pour le troc. Il faut savoir qu'au Moyen Age, il y avait peu de monnaie en circulation et le vin constituait un moyen d'échange pratique et efficace.


02 - La prison :

Avant la Révolution, ce pignon se trouvait donc à l'intérieur d'une grande église qui fermait entièrement la cour du prieuré, jusqu'au clocher.

 

 

La prison donnait donc d'un côté dans l'église et de l'autre dans la salle capitulaire (voir point 4)


03 – Dortoir :

Dans ce dortoir où une vingtaine de moines dormaient, il n'y avait ni chauffage, ni cellules. Seul le prieur avait sa propre cellule (au nord à la place de l'estrade). Pour les offices qui avaient lieu de jour comme de nuit, ils accédaient directement à l'église par une porte située dans l'escalier et aujourd'hui murée. Les fenêtres sont étroites pour limiter l'entrée du froid, mais étudiées pour laisser entrer un maximum de lumière, matin et soir.

 

La plupart des monuments religieux au Moyen Age sont orientés de la même manière, en fonction de la lumière. Après la Révolution française, le dortoir fut utilisé comme grenier à grains. Dans les embrasures des fenêtres, des barres de comptage de sacs de céréales témoignent de la présence des fermiers au XIXème siècle. Certains graffiti sont beaucoup plus anciens (pignon Nord), comme celui représentant une tête de Templier.

La charpente du dortoir a été refaite au XVIe siècle.

Le dortoir situé au-dessus de la salle capitulaire est une longue salle nue aux fenêtres étroites pavée de petits carreaux rouges.

 

Les vitraux monochromes ont été réalisés par un artiste contemporain : M. Sarkis. Une symbolique de couleurs correspond à chacune des salles du prieuré. Le bleu, couleur retenue par l'artiste contemporain pour les vitraux, évoque la nuit. 


04 - Salle Capitulaire :

Les moines y tenaient « le chapitre », une assemblée délibérante sous la direction du prieur. On y décidait des travaux de chacun. On y administrait des punitions, parfois très sévères. La petite porte donne sur la prison, aujourd'hui murée de ce côté. Vous pouvez entrer dans ce petit local par le pignon extérieur.

 

Les moines ainsi enfermés entre l'église et la salle capitulaire pouvaient quand même suivre les offices et le chapitre.

 

 

La salle capitulaire est entièrement d'origine exceptés les bancs et la colonne d'entrée. Avec ses arcs croisés, le style de la voûte se situe exactement aux prémices d'un art nouveau, inspiré d'Anjou, qui va se développer pendant plusieurs siècles et que l'on nomme habituellement le style Plantagenêt.

La façade extérieure de la salle capitulaire ouvrait à l'origine sur le cloître charpenté qui y était jadis adossé. La porte d'entrée (reconstruite) est encadrée de part et d'autre par une arcade plein cintre.

 

Au-dessus de ces arcades on observe les corbeaux en pierres en saillie, sur lesquels reposait la charpente des galeries en bois du cloître.

 

Chaque baie est divisée en deux fenestrelles dont les arcs sont supportés par des colonnettes géminées. 

Les vitraux monochromes ont été réalisés par un artiste contemporain : M. Sarkis. Une symbolique de couleurs correspond à chacune des salles du prieuré. Pour la salle capitulaire l'artiste a choisi le rouge qui évoque amour et foi. 


05 – Passage :

Jusqu'à la Révolution Française, la cour du prieuré était fermée par son église. L'entrée se faisait par ce passage. Vous pouvez remarquer les fausses pierres peintes, comme dans le réfectoire, la salle capitulaire et la prison.

 

Ces « faux appareillage » sont typiques du XIIème siècle et témoignent de son austérité. Les peintures murales et fresques figuratives sont arrivées plus tard (fin XIIIème).

 

Au sol, une sépulture de moine. Par humilité, ceux-ci se faisaient enterrer sans pierre ni inscription, ni croix et souvent dans les lieux de passage.


06 – Chauffoir :

D'après Dom Oury, historien du prieuré de Saint Jean du Grais, cette pièce était le chauffoir. Seule pièce chauffée du prieuré avec la chambre du prieur... Les moines pouvaient s'y détendre un peu et parler entre eux, effectuer les travaux d'écriture (Scriptorium).

 

Mais ici, aucune trace de cheminée... Peut-être que la sévérité du régime n'autorisait aucun chauffage dans le prieuré. L'énigme reste entière.

 

 

La charpente est d'origine. La grosse poutre est couramment appelée poutre de mille ans, car le chêne, de 150 à 200 ans a été vieilli plusieurs décennies avant d'être posé vers 1165.


07 - Le Réfectoire :

Charpente en majeure partie d'origine. Pour réaliser ce type de travail en forme de nef, on faisait couramment appel à des compagnons de Bretagne ou Vendée qui fabriquaient également des navires...

 

Les moines ne parlaient pas à table. Un lecteur lisait des textes saints dans la chaire du lecteur. Celle-ci est originale par sa construction en saillie extérieure qui permet l'entrée de beaucoup plus de lumière.

 

Les vitraux monochromes ont été réalisés par un artiste contemporain : M. Sarkis. Une symbolique de couleurs correspond à chacune des salles du prieuré. La couleur jaune solaire a été retenue par M. Sarkis pour les vitraux.

Restes de fresque sur le mur Est (XIIIème).

 

Celle-ci représentait le Christ entouré des quatre évangélistes.

 

Une délicate restauration serait nécessaire pour que les traces de main, tête, drapés et texte puissent permettre d'y discerner pleinement le Christ entouré des quatre évangélistes. 

 

La peinture murale représentant un christ en majesté fait l'objet d'un classement au titre de monument historique le 24 février 1928 sous le n° PM37000643 (Base Palissy).


08 - Le Puits :

Seul point d'eau du prieuré au XIIème siècle. Profondeur environ 15 m. Son eau puisée à minuit à la Saint Jean, et bénite par les moines, guérissait d'un certain nombre de maladies.

 

La toiture et ses motifs datent de la fin du XIVème siècle.

 

Le trèfle à quatre feuilles est le symbole profane « porte-bonheur » que l'on connaît tous, certainement en relation avec les pouvoirs de cette eau.



10 - L'Hostellerie ou Maison du Prieur :

La maison du prieur date du XVème siècle. Elle servait également à recevoir les hôtes de passage, les pèlerins en route pour Compostelle ou pour le tombeau de Saint Martin à Tours, lieu de culte extrêmement réputé jusqu'au XVIIIème dans toute l'Europe.

 

 

Cette bâtisse pouvait également servir d'infirmerie. Au rez-de-chaussée, une grande cuisine avec son four à pain qui dépasse sur la partie droite.



Tous les autres bâtiments entourant le prieuré, y compris l'accueil, partie jouxtant la maison du prieur, ont été construits par Raymond Darrasse entre 1930 et 1960.

VUES DIVERSES

Colonne géminée salle Capitulaire
Colonne géminée salle Capitulaire
Détail chapiteau salle Capitulaire
Détail chapiteau salle Capitulaire
Charpente du Réfectoire
Charpente du Réfectoire

Chapiteau du réfectoire
Chapiteau du réfectoire
Entrée de la salle Capitulaire
Entrée de la salle Capitulaire


Photos anciennes



Cartes postales