Déjà au douzième siècle une maison de charité existait à Bléré. Elle portait le nom de Maladrerie ou Hôtel-Dieu.
Au dix-septième siècle on lui donne le nom d'hôpital Saint-Marc. C'était une dénomination impropre, car cet établissement avait gardé son caractère primitif. Ce n'était qu'un bureau de charité qui procurait des secours à domicile. Il ne possédait aucun lit et « nul malade n'était traité dans son enceinte »
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Les bâtiments qui en dépendaient étaient situés dans le quartier de Buttement. Ils avaient été donnés aux sœurs Grises par Clément Catinat, abbé de Saint-Julien, suivant son testament du 24 mai 1685.
Le service incombait en effet à deux sœurs de Saint-Vincent de Paul chargées seulement de la distribution gratuite des médicaments, aliments, linges et secours à ceux qui n'étaient pas en état de se les procurer à leurs dépens.
Les communes de Bléré et La Croix avaient tout particulièrement des droits aux bienfaits de cet établissement.
Les domaines dépendant de l'hôpital consistaient :
Le tout d'un revenu de 887 livres 18 sols.
En outre, il jouissait de certains autres revenus qui atteignaient à peu près pareille somme, de sorte qu'avant 1790 les ressources de l'hôpital étaient évaluées à 1.590 livres 7 sols 3 deniers.
A la Révolution, les domaines furent vendus comme biens nationaux malgré l'opposition de l'administration municipale qui faisait valoir l'utilité de cette institution.
Par suite de la vente de ses biens comme biens nationaux, l'hospice a vu ses ressources réduites à plus de moitié. Néanmoins les deux religieuses continuent leur service.
En l'an V, il devient hospice civil ; cinq citoyens sont nommés administrateurs.
L'administration centrale caresse le projet de le réunir à celui d'Amboise, mais les édiles de Bléré s'y opposent avec énergie et les choses demeurent en état.
Depuis la Révolution l'hospice de Bléré n'existe plus que de nom. Des sœurs soignent les malades et s'occupent en même temps de l'instruction des enfants. Peu à peu le nom hospice disparaît.
En raison du manque d'établissement hospitalier à Bléré, le Conseil Général d'Indre-et-Loire décide, en 1853 que les malades indigents de cette commune seraient dirigés sur l'hospice d'Amboise. A partir de 1862 le Bureau de bienfaisance et le Conseil municipal émettent, à différentes reprises, le vœu de l'établissement d'un hôpital à Bléré.
Un décret du 9 août 1864 autorise la création de l'hôpital
En 1883, Un projet dont la réalisation fut poursuivie avec opiniâtreté par le maire de Bléré, Monsieur Charles Bidault, fut la création de l'hospice cantonal. Sur proposition du maire, il est nommé une commission composée de 6 conseillers municipaux et des 6 membres du bureau de bienfaisance dont la mission est d'étudier s'il n'y a pas lieu d'acheter la maison de M. Durand qui vient de mourir. Le résultat cherché ne fut pas obtenu.
Enfin en 1893 le conseil vota l'acquisition de la maison appartenant à Madame veuve Bullot Achille. Il restait maintenant à approprier cet immeuble pour l'usage auquel on le destinait.
Un décret du 27 janvier 1894 déclarant d'utilité publique l'acquisition de l'immeuble destiné à l'hospice hôpital. Il sera suivit, le 27 février 1897, par une délibération du conseil municipal autorisant le maire à faire cette acquisition.
Des démarches au ministère de l'Intérieur entrainèrent la déclaration d'utilité publique ; à des demandes réitérées le ministre de l'Agriculture accorda une subvention sur les fonds du pari mutuel. La bonne volonté aidant, l'établissement hospitalier qui avait disparu dans la tourmente révolutionnaire s'éleva de nouveau, apportant l'abri à la vieillesse, le soulagement aux malheureux, les soins aux blessés.
Enfin, devant maître Balureau, notaire à Bléré, le 30 avril 1897, la vente du bâtiment est signée moyennant le prix principal de 36.500,00 francs, outre les charges.
L'établissement fut ouvert le 28 novembre 1897.
En 1917, un couple offre à la ville un bâtiment pour la création d'un établissement qui accueille des enfants victimes de la guerre. Ce bâtiment est situé en face de l'hôtel de ville. Il porte le nom de Villet et servira en 1944 à soigner des blessés de la guerre.
En 1957, un troisième bâtiment sert alors à l'accueil d'orphelins.
Entre 1966 et 1968, la chapelle et la résidence La Courtille sont érigées, suivies, entre 1975 et 1978, par une annexe au bâtiment Villet, « Villet Berger ». Ce n'est qu'en 1981 que l'hospice devient maison de retraite suite à une réforme sociale.
Quelques années plus tard, en 1986, un foyer logement de douze pavillons et de douze appartements vient compléter l'ensemble. Dans les années 90, le service de soins à domicile voit le jour et une extension de bâtiment est construite.
En 2002 la cuisine centrale fait son apparition. En 2003, la maison de retraite devient EHPAD. En 2008, l'unité Alzheimer pour dix-huit résidents est ouverte, et en 2011, la Nouvelle Courtille est inaugurée et l'ancienne devenue obsolète détruite.