Le nom de « Coursicauderie » remonte à une appellation du Moyen-âge qui signifie « Le Courtil des temps antiques ».
Cette propriété ne fut d'abord qu'une simple métairie, avec sa maison d'habitation disparue aujourd'hui, les bâtiments d'exploitation que nous voyons derrière le château ; autour de la terre cultivée en vigne, verger et jardin, terres qui joignaient la propriété de Malon de Bercy, appelée le Grand Logis.
Un acte du XVIIIème siècle donne quelques éclaircissements (quelques mots illisibles seront remplacés par des points).
Voici ce que nous lisons :
« Le dix-huitième jour de septembre 1747, par devant nous, Notaire royal en Touraine résidant à La Croix, soussigné :
Furent présents en personne maitre Jean-Baptiste Prévost, avocat au Parlement, demoiselle Catherine Gaberot, son épouse, de My demeurant et suffisamment autorisée et demoiselle Marie-Anne Prévost, fille mineure... en jouissance de ses droits demeurant tous en cette ville et paroisse de Bléré et lesquels, et solidairement, s'imposent l'autre avec eux sont et pour le tout, sous toute renonciation de droits ont paru et présentement à titre de rente fermière annuelle, perpétuelle et... rachetable de toujours... Pour François de Faulcon, chevalier baron de la Basoche, seigneur de Sennevay de Dry en Orléanais en partie et autres lieux, demeurant ordinairement en son château de Dry, sud-ouest d'Orléans ; et présent logé à l'auberge où pend l'image de Saint-Louis XVI, ville et paroisse de Bléré et acceptant tant pour lui que pour dame Marie, Armande Vauquelin, son épouse, et s'oblige à faire et agréer et satisfaire ces présentes dans trois mois, savoir est le lieu, maison et closerie de la Courcicauderie, située dans le faubourg de Loches et en la dite ville de Bléré.
Un acte plus récent, daté du 18 août 1806 : « furent présents sieur Louis Bedouet, propriétaire, et Marie-Anne Girard, son épouse et de lui autorisée à l'effet de se présenter, demeurant à Vaugadeland, commune de Nazelles.
« Lesquels solidairement l'un pour l'autre un seul pour le tout sans divisions et sans renonciation de droit, ont par ces présentes vendu et promis garanties de tous troubles hypothèques inviction et autres empêchements quelconques;
« Au sieur Jacques Gaberot, marchand demeurant en cette commune de Bléré présent et acceptant :
Article premier. - La maison appelée la Courcicauderie, située rue du Faubourg de Loches, commune de Bléré, consistant en bâtiment d'habitation, cour ayant porte cochère et petite porte, au nord sur la rue du Carroy-aux-Gaufres, jardin séparé de la dite cour par un mur d'appuy ; le dit jardin s'étendant devant et derrière la maison, renfermé de murs et dans un clos, planté de vignes et arbres fruitiers tant au midi qu'au couchant du dit jardin renfermé de murs au nord et partie au couchant de hayes en dépendant, le tout faisant un tenant de contenance d'environ un hectare quatre-vingts dix-huit ares (trois arpents) joignant d'une part au levant, par un bâtiment et par le jardin à la rue du Faubourg-de-Loches, du même côté par le clos aux héritiers Trévent et leurs acquéreurs, du couchant, partie à la rue du Carroy-aux-Gaufres, partie à la maison de Jean Radeau (Radault) et partie au jardin de Louis Chavary, et par le clos aux dits héritiers Trévent et à M. Demalon-Bercy et au nord le tout à ladite rue du Carroy-aux-Gaufres.
« Cet objet acquis par feu le sieur Girard Philippe et Marie Barbot son épouse, père et mère de la dite Bedouet, du sieur Jean-Baptiste Prévost et dame Catherine Gaberot, son épouse, suivant acte passé devant Coueseau, notaire à Bléré et son collègue, le 27 février mil sept cent soixante-neuf.
« Le 14 juillet 1813, sieur Jacques Gaberot demeurant commune de Bléré, héritier pour un tiers du sieur Jacques Gaberot, son père, lequel était héritier pour un quart de Jean Gaberot, notaire à Bléré, stipulant tant pour lui que pour ses autres héritiers, cohéritiers aussi d'autre part :
« Sieur Pierre-Jacques Dauvergne, propriétaire, demeurant commune de Bléré, héritier pour un cinquième et dame Gaberot, sa mère décédée, femme du sieur Thomas Dauvergne, laquelle était héritière pour un quart du dit défunt maître Jean Gaberot, leur père, stipulant, tant pour lui que pour ses cohéritiers encore d'autre part : lesquels es-dites qualités ont observé ce qui suit : 1° Feu Jean Gaberot, notaire à Bléré, ayant des dits sieurs Gaberot et Dauvergne est décédé en mil sept cent vingt-deux, le sieur Philippe Gaberot de Toucheronde fut institué tuteur de Perrine Gaberot et Philippe-Laurent Gaberot, enfants du défunt ; le sieur Gaberot de Toucheronde est mort en mil sept cent trente-deux. »
Connu sous le nom « Hôtel Lemaître », ce château était la demeure d'Auguste Lemaître et Françoise Gaberot, une riche famille de Bléré, qu'ils firent édifier en 1841 par l'architecte Parisien A. Panost.
Cette propriété, entourée de hauts murs et dotée d'un parc fut acquise en 1982 par la commune de Bléré, qui après quelques aménagements en a fait le siège de sa mairie. Le logis fut construit au XIXème siècle.
Les villas gallo-romaines comportaient la maison proprement dite avec le «patio» central, joutant la maison le «courtil» ou jardin, «l'Ouche» ou verger fruitier, «l'étable» ou mes services de l'écurie appelée «cour de la maison».
Parfois, on trouvait une tuilerie pour l'entretien des toitures. (La Tuilerie Chanceaux près Loches (37)) Ensuite, les maisons de communs ou du personnel de service «Mesnils» ou «Basse Cour».
Ce groupe d'habitations se trouvait dans un lieu clos avec un fossé et un mur pour empêcher les incursions des bêtes noires et rousses de la forêt. En 1897, on localisa ici, un site gallo-romain tout proche du bourg et dans le bourg même.
Nommé également «Hôtel Lemaître», ce bâtiment est construit en 1840 par l'architecte A. Panost, pour Auguste Lemaître qui prenait la même année ses fonctions de Maire de Bléré.
Il remplaça une bâtisse plus ancienne dont ce dernier avait hérité de son beau-père Jacques Gabelot.
Son descendent Henri est l’un des pionniers de l’aviation au début du XXème siècle.
En 1970, la famille Le Maître vend la Coursicauderie à la Ville de Bléré qui y installe la Mairie en 1981.
Le corps de logis élevé d'un étage carré est couvert d'un toit à longs pans en ardoise. Son élévation ordonnancée comprend 5 travées, celle du centre formant un très léger avant-corps. Le corps de logis est accosté à chaque extrémité par un pavillon de plan rectangulaire saillant orienté perpendiculairement.
Chacun de ces pavillons, rigoureusement semblables, comprend trois travées et s'élève sur deux étages carrés et est couvert d'un toit en pavillon en ardoise. La façade ouest, qui regarde vers le parterre fleuri et la place, présente au rez-de-chaussée un parement en pierre de taille de tufeau avec joints en creux imitant les bossages, sauf aux angles des pavillons et aux piédroits de la travée centrale où les bossages sont réels.
Toutes les baies du rez-de-chaussée sont en plein cintre. Un bandeau traité comme un entablement avec corniche à petits denticules marque la séparation entre le rez-de-chaussée et l'étage.
A l'étage les baies rectangulaires sont toutes surmontées d'une table, elle-même surmontée d'un larmier mouluré. La corniche denticulée du corps de logis se prolonge au même niveau sur les façades des pavillons. Les baies rectangulaires du deuxième étage des pavillons sont surmontées de moulures imitant des larmiers à retour.
A l'étage, la travée centrale du corps de logis est soulignée par deux paires de pilastres à chapiteaux composites. Au-dessus, une lucarne en pierre à fronton cintré est percée d'un oculus recevant une pendule. A l'intérieur, un escalier en vis en charpente dessert l'étage du corps de logis et est éclairé par une coupole à caissons vitrés qui rappelle celle de la demeure dite « le Belvédère ».
Martine Lainé
Mairie de Bléré
35, rue de Loches
37150 Bléré
Tel : (02) 47 30 81 81