UN SOUTERRAIN-REFUGE

Témoin du Moyen Âge tourangeau.

Alors que la Communauté de Communes de Bléré-Val-de-Cher se lançait dans la réalisation d'une importante zone industrielle (située entre les communes de Bléré et de Sublaine) des fouilles archéologiques étaient menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), sur prescription de l’État (Drac Centre), Entre juillet et septembre 2012.

 

Les archéologues y découvrent des vestiges d'un souterrain-refuge, intégralement conservé. Cette découverte est rare dans le cadre de fouilles archéologiques préventives.

Le refuge d’une élite locale ?

La découverte d’un pot à cuire en céramique dans le comblement du souterrain permet de dater la structure avant la fin du XIème siècle. À cette époque, des querelles opposaient les comtes d’Anjou et de Blois pour la possession de la Touraine où un important maillage d’édifices militaires était en place.

On accède au refuge par un escalier creusé dans le sol. Constitué d’un réseau de couloirs et de différentes salles, le souterrain de Sublaines se développe sur plus de quinze mètres linéaires. Étroit et bas (0,50 m de large en moyenne pour une hauteur variant de 1,15 à 1,55 m), il devait servir de refuge, comme en attestent les différents dispositifs dont des « coudes » à angle droit permettant de se dissimuler et de freiner l’assaillant.

Une porte clôturait l’entrée du souterrain, en bas de l’escalier, et une autre l’accès aux trois couloirs. Le souterrain pouvait également servir de lieu de stockage en protégeant les denrées des pillards.

 

Il possède de véritables aménagements : vingt niches destinées aux lampes à huile, des bancs taillés à même le calcaire, un petit puits alimenté par la nappe phréatique, des planches destinées à niveler les sols… Autant d’éléments qui laissent supposer que ce refuge pouvait accueillir ses hôtes de manière prolongée. Cinq à six personnes – une petite unité familiale – sans doute issue de l’élite locale pouvaient y séjourner.

Orthoplan du souterrain  (2013)

Le souterrain se développe sur plus de quinze mètres linéaires



Sources :

INRAP (http://www.archeolog-home.com)

Contrôle scientifique

Service régional de l’archéologie (DRAC Centre)

Responsable scientifique

Séverine Chaudriller, Inrap

Photographies

Denis Gliksman, Inrap