Pierre Bretonneau

Il est né à Saint-Georges-sur-Cher le 3 avril 1778 et mort à Paris 16e le 18 février 1862. C’est un célèbre clinicien français, professeur et médecin en chef de l'hôpital de Tours.

 

Pierre Fidèle Bretonneau est le fils de Pierre Bretonneau (1741-1811), maître-chirurgien à Saint-Georges-sur-Cher. L'un de ses oncles, Jean Bretonneau, est maître-chirurgien de Jules Hercule Mériadec de Rohan, prince de Guéméné (1726-1788). Un autre de ses oncles, Pierre Mahiet, est maître-chirurgien à Savonnières.

A 17 ans, il est dirigé par le district de Saint-Georges vers Paris pour suivre les cours de l'Ecole de Santé, créée par la Convention, le 14 frimaire de l'An III.

 

Sa santé est précaire; il n'a accompli qu'un peu plus de deux années d'études quand il repart se reposer en Touraine. L'air de Paris ne semble pas lui convenir.

 

On le présente alors à la Châtelaine de Chenonceaux, Madame Dupin, sauvée miraculeusement des révolutionnaires. Cette nonagénaire, accueillante complète la formation déficiente de l'étudiant.

 

A la mort de Madame Dupin, nous sommes en 1799, il revient à Paris, reprend ses études théoriques à l'Ecole de Santé mais y ajoute tout un luxe de divertissements: il souffle le verre, étudie la dilatabilité du mercure, fabrique des baromètres, des thermomètres, expérimente des endoscopes. Il est repoussé injustement à son troisième examen de doctorat; il s'indigne, se décourage et refuse de poursuivre des études déjà accidentées. Il renonce au Doctorat autant par orgueil et dépit, que par modestie.

Il se marie en premières noces à Paris, le 13 prairial an IX (2 juin 1801) selon un contrat signé le 28 floréal an IX (18 mai 1801), avec Marie-Thérèse Adam de vingt-trois ans son aînée, lectrice et héritière de la châtelaine de Chenonceau, Madame Dupin.

 

Pierre Bretonneau s'installe à La Renaudière à Chenonceaux, propriété de son épouse. Très curieux et habile de ses mains, il dispose d'un laboratoire, s’occupe de jardinage et d’activités manuelles.

 

Il est également maire de Chenonceaux de 1803 à 1807. Après avoir passé quinze ans à Chenonceaux à faire des expériences, il retourne à Paris, soutient en 1815 une thèse de médecine et devient alors médecin-chef de l’hôpital de Tours. Il continue à faire des observations médicales avec ses malades et fonde l’école de médecine de Tours.

 

A cette époque la variole faisait des ravages. Dès 1803 les bons résultats dus à sa campagne de vaccination lui assurèrent une certaine renommée : "Sur plus de trois cents enfants que j'ai vaccinés depuis six mois, je n'en ai pas eu un seul grièvement incommodé et... la certitude de ce préservatif est mise ici dans tout son jour par une épidémie variolique qui n'épargne que les vaccinés."

 

 

Les épidémies de 1818 et 1819 lui donnent l'occasion d'affiner ses recherches sur le sujet tabou de la contagion, en l'occurrence celles de la fièvre typhoïde et de la diphtérie et d'entreprendre d'admirables recherches. Il fait sa communication à l'Académie de Médecine en 1821. Mais il va trouver des contradictions insultantes en ses compatriotes et ses confrères de la ville.

 

C'est l'ensemble de ses travaux qui l'amèneront à mettre en évidence la notion de spécificité morbide liée à la contagion par germe : "Un germe spécial, propre à chaque contagion, donne naissance à chaque maladie contagieuse. Les fléaux épidémiques ne sont engendrés, disséminés que par leur germe reproducteur", conclura-t-il en 1855.

 

L'oeuvre de Bretonneau ne se réduit pas là. Il a également innové en proposant la trachéotomie dans le croup, la quininisation dans le paludisme, le traitement par l'huile de foie de morue dans le rachitisme, la belladone dans les douleurs viscérales. Sa méthode dépasse même le cadre de l'enseignement et de l'observation scrupuleuse que ses successeurs ont su parfaitement développer.

 

Il épouse en secondes noces à l'âge de soixante-dix huit ans, Sophie Moreau, dix-huit ans, à Paris dans le 3e arrondissement le 16 octobre 1856. Sophie Moreau est la nièce de son ancien élève, Jacques-Joseph Moreau de Tours. Du fait de l'importante différence d'âge, ce mariage comme le précédent, fait scandale. L'hypothèse que Sophie Moreau est en vérité la fille de Bretonneau et que ce mariage fut pour celui-ci le moyen de faire de sa fille naturelle sa légataire universelle a été avancée, comme elle l'a été avancée pour Juliette Récamier et Jacques Récamier.

 

Atteint par des formes sporadiques de sénilité mentale et retiré dans son appartement parisien, Bretonneau s'éteignit à Passy en 1862. Le docteur Bretonneau est mort à Paris dans le 16e arrondissement, le 18 février 1862. Il est enterré à Saint-Cyr-sur-Loire, près de Tours.