ALBERT DIEUDONNE

Né le 26 novembre 1889 à Paris et mort le 19 mars 1976 à Boulogne-Billancourt, est un acteur, scénariste et réalisateur français.

 

Albert Dieudonné est né à Paris le 26 novembre 1889. Adolescent fasciné par son oncle, l’acteur de vaudeville Alphonse Dieudonné, il décide de devenir lui aussi comédien. Il suit des cours d’art dramatique et très vite il est engagé au Théâtre de la Renaissance et au Théâtre des Arts. Il est alors l’un des jeunes premiers les plus en vue de la scène parisienne avec des pièces de, entres autres, François Coppée, Frank Wedekind, Alfred de Vigny et Henri-René Lenormand.

 

 

En 1908, Albert Dieudonné fait ses débuts devant les cameras, pour la société des Films d’Art des frères Pathé, dans trois transcriptions de succès théâtraux: « L’empreinte ou la main rouge » de Paul Henri Burguet avec Mistinguett, « L’assassinat du duc de Guise » de André Calmettes avec Charles Le Bargy, et «Le baiser de Judas» de André Calmettes et Armand Bour avec Gabrielle Robinne. Jusqu’au milieu des années dix, l’acteur participe à plusieurs dizaines de courts-métrages réalisés par des grands noms du cinéma muet français: Albert Capellani, Michel Carré, Georges Monca, Georges Denola, Victorin Jasset, Alfred Machin, etc. En 1915, il tourne dans quelques films dirigés par un tout jeune cinéaste, Abel Gance.

Pendant la Première Guerre Mondiale, Albert Dieudonné s’essaie à la réalisation avec «Sous la griffe» et «Gloire rouge» qui ne seront achevés et montrés au public qu’au début des années vingt. Il joue encore dans des pièces et quelques films sans importance puis écrit des scénarii pour André Hugon. En 1924, il met en scène un sujet écrit par Jean Renoir pour sa femme Catherine Hessling, « Catherine - Une vie sans joie », les deux hommes s’attribuent un rôle dans le film et Renoir est également chargé d’assister Dieudonné. Mais très vite la discorde est évidente sur le plateau car Jean Renoir s’implique de plus en plus dans la réalisation. Lors d’une interview en 1927, Albert Dieudonné déclare: « Je suis le seul réalisateur d’un scénario que j’ai composé d’après un argument que Monsieur Renoir imagina avec ma collaboration. En outre, Jean Renoir a été mon commanditaire et mon élève ».

 

 

En 1925, Albert Dieudonné est engagé par Abel Gance pour « Napoléon », film monumental sur la vie du jeune Bonaparte étudiant à Brienne jusqu’à la fin de la bataille d’Italie. La distribution est prestigieuse, plus de cinq heures d’images sur trois écrans et une notoriété planétaire pour le cinéaste et son principal interprète. L’acteur est et restera pour longtemps la meilleure incarnation de Bonaparte du Septième Art. Le film ressortira en 1934 dans une version sonorisée avec des scènes additionnelles.

Par la suite, Albert Dieudonné publie « Le tzar Napoléon » aux éditions Baudinière en 1928, puis rédige des scénarios pour René Hervil, Jean de Limur, Jacques de Baroncelli et Emile Couzinet. En 1941, il interprète une dernière fois l’Empereur à l’écran dans « Madame Sans-Gêne » de Roger Richebé avec Arletty dans le rôle-titre, puis abandonne le cinéma. Une gloire lourde de conséquences, qui se transforme vite en fardeau pour le comédien, trop marqué par son rôle du jeune Bonaparte. Par la suite, il écrit « Moi, Napoléon » une pièce en un acte qu’il joue de nombreuses fois à Paris et en tournée. Plus tard, tombé dans l’oubli, il fait des conférences sur Napoléon pour gagner sa vie. Finalement persuadé qu’il était la réincarnation du célèbre Corse, Albert Dieudonné meurt à Boulogne-Billancourt le 19 mars 1976. Il est enterré au cimetière de Courçay, petit village sur les bords de l'Indre en Touraine où il résida une partie de sa vie. Selon ses dernières volontés, il est enterré portant son costume de Napoléon.

 

 

© Pascal DONALD