L'église, dédiée à saint Aignan, fut donnée, avec toutes ses dépendances, à l'abbaye de Villeloin en 816, Foulques Réchin, comte d'Anjou, en 1010, et le pape Innocent IV, en 1253, confirmèrent cette donation.
Cette abbaye fonda également le prieuré Saint-Martin, accolé à l'église, et dont le prieur portait le titre de seigneur d'Epeigné.
L'église est édifiée sur une source aux vertus curatives qui était vraisemblablement un lieu de culte païen.
L'édifice actuel offre un certain intérêt. L'abside et une chapelle paraissent avoir été construites au Xème siècle ou au XIème siècle. La nef, particulièrement étroite, est divisée en deux travées carrées à six voûtes d'un type rare. Les ogives transversales retombent sur des demi colonnettes engagées. Chaque demi-travée est éclairée seulement au nord par une fenêtre en lancette.
Cette nef aboutit à un transept dont le carré et le croisillon méridional ont été revoûtés sur croisés d’ogives. Le croisillon septentrional est plus ancien. Il date du XIIème siècle et a conservé sa voûte en berceau.
Dans ce bras s’ouvre une absidiole semi-circulaire où l’on remarque une Vierge du XVIème siècle et deux statues provenant sans doute d’une Mise au Tombeau.
Le chœur a deux travées voûtées d’un berceau légèrement brisé, séparées par un gros doubleau de section carrée, sans mouluration. Il date du XIIème siècle, ainsi que l’abside semi-circulaire voûtée en cul de four qui termine l’église.
A l'entrée du chœur, près de la statue de Saint Vincent, se trouve la corne du saint, haute d'environ 2 mètres. Le prieuré accolé à l'église a été très remanié.
Au XVIIème siècle, une des chapelles était dédiée à Notre-Dame. Charles de Godefroy, fils de Pierre de Godefroy, Écuyer, seigneur de Chossay, y fut inhumé le 19 juin 1658.
A la même époque un des autels était placé sous le vocable de saint Sébastien. Françoise de Godefroy eut sa sépulture devant cet autel le 3 décembre 1659.
Outre la cure, il y avait, à Épeigné, un prieuré appelé le prieuré de Saint-Martin et qui appartenait à l'abbaye de Villeloin. Il était desservi dans l'église paroissiale par un religieux de ce monastère.
Pendant longtemps, les archevêques de Tours prétendirent qu'ils avaient le droit de gîte dans le prieuré d'Épeigné, lorsqu'ils visitaient cette partie de leur diocèse. Mais Étienne, archevêque de Tours, par une charte de 1326, déclara que ce droit ne lui appartenait pas et que l'hospitalité qu'il recevait dans ce lieu n'était qu'un acte de respectueuse bienveillance.
Eglise composée d'une nef, d'un transept et d'un chœur terminé par une abside en hémicycle. La partie supérieure des murs goutterots de la nef ont été repris au XIIIème siècle .
La réfection et le blanchissage des voûtes de la chapelle Saint-Joseph ont été exécutés en 1881. A l'intérieur de la nef et des bas-côtés, le décor peint à faux joints a été exécuté en 1886.
La charpente de la nef ainsi que celle du croisillon sud ont été datées par dendrochronologie du premier quart du XIIIème siècle, à l'exception de chevrons intermédiaires et du sous-faîtage, rapportés. La charpente du chœur date du XVème siècle.
Ce type de construction correspond a ce qui se faisait dans les années 1230 pour les cathédrales... Il est possible que l’église Saint Aignan ait servi de prototype...
Photo de la charpente avant rénovation
En l'état on peut considérer qu'une partie du décor date du XIIIème siècle ou plus vraisemblablement du XIVème siècle avec des interventions effectuées au cours du XIXème siècle.
Montant global des travaux :
670.145,00 €
Subvention de la DRAC
Subvention Conseil Départemental
Subvention du Conseil Régional
Fondation du Patrimoine
Aide Parlementaire
La Sauvegarde de l'Art Français
189.787,00 €
169.335,00 €
14.483,00 €
16.828,00 €
20.000,00 €
20.000,00 €
Les statues en pierre peinte de "Saint Jean" et de la "Vierge du Calvaire" datent du XVème siècle. Elles ont été classées au titre des objets par les Monuments Historiques en date du 20 octobre 1913.
La Vierge et l'enfant n'est pas classée car normalement c'est l'enfant qui porte la terre dans ses mains et non la vierge.
La représentation est celle d'une statue antique, hiératique, dont le voile retombe souplement et sagement sur l'épaule gauche (style plu classique que baroque). Cette sculpture fait partie de l’image traditionnelle des Vierge à l’Enfant portant l’enfant sur le bras : la Vierge est debout, la jambe gauche légèrement en avant. Elle porte un globe dans la main gauche et présente l'Enfant Jésus sur le bras droit. Celui-ci porte une croix dans sa main droite. Elle n'est pas datée.
Ces trois statues viennent de faire l'objet d'une restauration avec le soutien de l'association "Les Amis des Patrimoines d'Epeigné les Bois".
L’église est inscrite au titre des Monuments historique par arrêté du 21 avril 1948.