LES BATEAUX

DES BATEAUX SORTIS DE L'OUBLI

LES PIROGUES MONOXYLES

Mis à part les différents types de radeaux, les pirogues monoxyles sont les plus anciennes des embarcations connues. Elles sont de toutes les époques et de toutes les civilisations. Leur particularité est d'être creusée dans un seul tronc d'arbre : en général un chêne de grande taille et de grand diamètre, l'évidement se faisant à l'herminette et à la hache, quelquefois aussi par brûlage contrôlé. Il fallait tout de même enlever 90% de bois ! 

 

Les dimensions de ces pirogues étaient évidemment liées à la taille des billes de bois disponibles. Leurs longueurs moyennes se situaient entre 5 et 6 mètres, mais les plus grandes pouvaient atteindre entre 10 à 13 mètres. La largeur était comprise entre 0,50m et 0,90m.

Pirogue monoxyle
Pirogue monoxyle

Evolution de la forme des pirogues monoxyles

  • La forme cylindrique suit au plus près le contour de l'arbre. A l'extérieur, seuls l'écorce et l'aubier ont été enlevés. Elle donne un volume maximal par rapport au volume de l'arbre mais présente une mauvaise stabilité.
  • La forme "flancs cylindriques et fond plat" offre une meilleurs stabilité et un tirant d'eau plus faible.
  • La forme avec "fond et flancs plans, intérieurement et extérieurement est due à une évolution technologique plus poussée. Les pirogues monoxyles trouvées dans le Cher appartiennent à cette catégorie.

Ces différentes formes sont apparue successivement, mais elles ont aussi coexisté pendant une longue période. la morphologie d'une épave ne suffit donc pas pour la dater.


LES PIROGUES TROUVÉES DANS LE CHER

Notre rivière Cher, elle aussi, a livré quelques épaves de pirogues monoxyles : à Saint-Florent, Villeneuve, Villefranche, Saint-georges sur la Prée. On a trouvé aussi une de ces épaves sur un petit affluent du Cher, l'Arnon, à Massay, près de Vierzon. Seule cette dernière découverte en 1983, a été datée avec certitude : elle serait médiévale (X ème - XI ème siècle).

 

La pirogue de Saint-Georges sur la Prée était de grandes dimensions (longueur 8,20m - largeur 0,90 à 1m) en forme d'auge avec les extrémités "en tableau" rapportées. Les autres pirogues de la région devaient être plus petites et de formes plus courantes : sections transversales rectangulaires, fond plat, flancs droits ou plus ou moins arrondis, "levées" à l'avant et à l'arrière.

On a trouvé des épaves de ce genre d'embarcation un peu partout en France, généralement de façon complètement fortuite, après des crues ou lors de travaux dans les vals d'inondation. Elles étaient restées enfouies pendant des centaines d'années sous des berges au fond de bras morts, ou au fond d'anciens lits des cours d'eau. On sait qu'elles ont été utilisées pendant une très longue période, probablement depuis le Néolithique, à coup sûr à l'époque Celtique et Gallo-romaine, au Moyen Age et anecdotiquement, au début du XX ème siècle.

 

Quel pouvait être l'usage de ces bateaux ? On pense qu'ils étaient utilisés pour des besoins locaux :pêche, petits déplacements, ...    Les plus grandes pirogues pouvaient recevoir des charges utiles de plusieurs centaines de kg pour des parcours qu'on imagine beaucoup plus longs. Leurs moyens de propulsion : la pagaie, la perche, et le halage. la voile n'a probablement pas été utilisée pour les pirogues: on n'a pas trouvé sur les épaves de traces de montures de mât.

Depuis une vingtaine d’années, bon nombre d'associations se sont constituées pour reconstruire des bateaux de Loire et sur le Cher : Les bateliers de savonnières, Le Jean Bricau (Véretz), le Valchanteray (Athée-sur-Cher), ne sont qu'un exemple limité au Cher mais il y en a beaucoup plus sur la Loire et la Vienne.


LES BATEAUX ENTIÈREMENT ASSEMBLÉS

Structurellement, ils n'ont plus rien de commun avec les pirogues. Ils ne sont maintenant constitués que de planches débitées, par sciage ou fendage; La constitution de ces bateaux part toujours d'un fond plat ( nécessité d'un faible tirant d'eau) sur le quel on a monté les bordages. Du fait que la continuité entre le fond et le bordage n'est plus monobloc, la liaison de ces deux éléments doit être assurée par de solides pièces de bois en équerre : les "courbes". ce mode de construction va donner naissance, avec des variantes, à toute une famille de bateaux, empruntant ou adoptant au cours des siècles, des techniques venues d'ailleurs.

Les Gaulois et les Gallo-romains, sur des rivières peu profondes comme la Loire et ses affluents, pouvaient disposer selon leurs besoins de pirogues monoxyles, de pirogues monoxyles assemblées et de bateaux entièrement assemblés. Leurs dimensions pouvaient aller de 4 à 5 mètres de longueur et de 50 à 70cm de largeur pour les petites pirogues, et de 18 à 20m de long et 2à 3m de large pour les plus gros bateaux assemblés. Ces derniers pouvaient charger jusqu'à 15 tonnes et pouvaient remonter la rivière très en amont. des chargement étaient aussi transbordés sur des bateaux plus petits pour le remonte, et, inversement, plus récemment sur des bateaux plus grands par exemple à la jonction du canal de Berry et le Cher canalisé dont le gabarit est plus important.


LES DIFFERENTS TYPES DE BATEAUX

Dans la famille des bateaux de la Loire et du Cher, ont distingue les modèles suivants :

 

 

 

LA TOUE

Ce bateau à fond plat et à la voile carrée mesure entre 10 et 15 mètres de long. Il tire son nom du verbe anglais "tow" (tirer, remorquer). Il est à l’origine de la technique de touage au XIXème siècle ; activité qui consistait à remorquer des péniches de fort gabarit (30 m sur 5) à l’aide de bateau grâce à une chaîne. On précise alors "toue du canal du Centre", car elle a été adaptée au Cher canalisé.

La toue sert autant au transport de personne qu’aux marchandises de pêche. Sa proue est large et son faible tirant d’eau permet d'apponter facilement les bords de Loire ou du Cher.

Cette embarcation traditionnelle était utilisée pour la pêche au saumon au filet-barrage, ainsi que pour l’extraction du sable

 

LA TOUE CABANÉE

Ce bateau porte ce nom car une petite cabane est installée sur celui-ci. L’apport de la cabane sur la toue sert aux pêcheurs sur les barrages à saumon, ou a transporter jusqu’à 20 personnes pour voyager en descendant le fleuve.

A l'époque où les moteurs n'existaient pas, les mariniers démontaient les cabanes pour passer les barrages car cela augmentait le poids du bateau. Les matériaux étaient alors recyclés pour servir de bois pour la construction.

 

LE FÛTREAU

Le fûtreau est l'un des plus petits bateaux de Loire. Cette embarcation à fond plat mesure entre 6 et 11 mètres de long. Son gréement carré est utilisé pour la pêche à l’anguille et à l’alose mais aussi pour le transport. Le fûtreau était aussi utilisé comme annexe des grands chalands et comme moyen de transport pour les riverains du fleuve. Il faut savoir que ces principaux modes de propulsion étaient la bourde, la rame ou la voile carrée.

On peut dire que le fûtreau est au chaland ce que le dauphin est à la baleine.

 

LE CHALAND / LA GABARE

Le chaland (ou la gabare) était la plus grosse embarcation jusqu’à la fin du XIXème siècle.

Cette embarcation propulsée par la force du vent possède un fond plat. Surmonté d'une voile rectangulaire, elle mesure de 15 à 30 mètres de long et jusqu'à 5 mètres de large. Une taille qui permettait de transporter jusqu'à 80 tonnes de marchandises. Ce type de bateau a disparu à la fin du XIXème siècle, notamment suite à l'arrivée du gouvernail.

 

LA PLATE DE LOIRE

C’est un petit bateau traditionnel de 5,50 mètres de long. Cette embarcation "plate" comme son nom l'indique, était notamment utilisée lors des crues. Et plus original, on se servait de la plate également dans le cadre sportif.

 

 


DES BATEAUX AUJOURD'HUI SORTIS DE L'OUBLI

Depuis une vingtaine d'années , bon nombre d'associations se sont constituées pour reconstruire des bateaux de Loire et sur le Cher : Les bateliers de savonnières, Le Jean Bricau (Véretz), le Valchanteray ( Athée-sur-Cher), ne sont qu'un exemple limité au Cher mais il y en a beaucoup plus sur la Loire et la Vienne.

Le Valchanteray-2
Le Valchanteray-2
Le Jean Bricau II
Le Jean Bricau II

Valchantray

9, chemin des Dames

37270 - Athée-sur-Cher

Tel : 06 09 52 42 24

valchantray2@gmail.com

Les Mariniers du

Jean Bricau

Mairie de Véretz 

37270 - Véretz

Tel : 06 52 10 68 32

contact@jeanbricau.fr