PASSE A POISSONS

A proximité du château de Chenonceau, un nouveau bras du Cher a été aménagé pour permettre la “ continuité écologique ” de la rivière.

Faut-il araser les anciens barrages à aiguilles hérités du XIXème siècle pour favoriser la remontée des poissons migrateurs et leur reproduction dans les eaux douces des rivières ? La question oppose depuis longtemps les écologistes et les usagers du Cher – pêcheurs, intrigants, bateliers ou acteurs du tourisme – soucieux de préserver ce patrimoine et le niveau des eaux en période d’étiage. Afin de renvoyer les "écolo-bricolo" dans leurs cordes, le NEC a entrepris de très lourd travaux... Payé naturellement par les autochtones et non pas par ces "grandes gueules" imbus  de leur soi-disant savoir écologique...

Un chantier hautement symbolique :

Ces remous qui ont fait couler beaucoup d’encre sont peut-être en passe de s’apaiser. Au mois de juillet 2017, la sauvegarde de ces barrages historiques a fait l’objet d’une résolution formelle dans le cadre du Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (Sage) du Cher Aval. Dans le même temps, le syndicat du Cher canalisé (rebaptisé « Nouvel Espace du Cher ») s’est engagé dans une « approche globale » pour garantir la continuité écologique de la rivière. « Pour moi, le débat est clos. Les barrages à aiguilles sont sanctuarisés et nous avons un programme ambitieux pour préserver les milieux aquatiques », assure le nouveau président Vincent Louault, conseiller départemental du canton de Bléré.

 

Après un état des lieux et une étude diagnostic portée par l’Établissement public Loire (EPL), un premier chantier vient de débuter, illustrant très concrètement cette nouvelle politique volontariste. Des pelleteuses sont entrées en action pour créer une rivière de contournement à la hauteur du barrage à aiguilles de Civray-de-Touraine, habituellement relevé l’été pour garder en eau le château de Chenonceau tout proche. Deux mois de travaux ont été nécessaires pour creuser sur 6,00 m de profondeur ce bras secondaire d’une longueur de 185,00 m pour une largeur moyenne de 15,00 m. Cette nouvelle voie d’eau a été conçue pour permettre la remontée dans le Cher des poissons migrateurs tels que l’anguille, la grande alose ou la lamproie marine. Elle facilitera également les déplacements des brochets, barbeaux, hotus, vandoises et autre spirlins. « La dimension touristique de la rivière a également été prise en compte pour que les canoës-kayaks puissent circuler », précise le conseil départemental qui assure la maîtrise d’ouvrage des travaux.

Au total, 532.000,00€ vont être investis dans ce chantier hautement symbolique, financé par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne (60 %), la Région et le Département (20 %). « Il s’agit du plus gros chantier actuellement mené en France en matière de continuité écologique des cours d’eau », souligne Vincent Louault en précisant qu’il s’agit d’une première étape. Trois autres chantiers du même genre devraient être ainsi réalisés d’ici quelques années à Savonnières, Ballan-Miré et Saint Aignan (Loir-et-Cher).