SON UTILISATION

UNE NAVIGATION DEPUIS FORT LONGTEMPS...

La navigation sur le Cher existe depuis le Vème siècle avant Jésus-Christ, mais elle s'est surtout développée au XVIIIème, même si elle était plus modeste que la Loire. A cette époque, les barrages n'existaient pas. Quelques  perthuis [1] à déversoirs sont ensuite apparus, mais la navigation était un métier dur et comportait des risques. Elle se faisait essentiellement à la descente en s'aidant du courant naturel et en périodes de hautes eaux.

 

De tout. Les auteurs anciens nous donnent quelques indications : des céréales, du vin, de l'huile, du sel, des poissons de mer et des coquillages vivant dans des viviers....de la toile, des peaux ....et des voyageurs. Les archéologues nous ajoutent des produits lourds : des meules d'Auvergne, des sarcophages et surtout des céramiques sigillées et communes (les productions des potiers de Tasciaca ont été en grande partie diffusées grâce au Cher). Egalement, le bois d'œuvre, les matériaux de construction, des éléments de décoration en pierre noble, ....

 

Depuis le XVIème siècle, des bateaux remontaient aussi des petits affluents du Cher, qu'aujourd'hui, on n'imagine même pas qu'ils furent navigables. Des bateaux chargés de 10 ou 25 tonnes d'ardoises, remontaient l'Yère et l'Arnon jusqu'à Bourges et même jusqu'à Dun. Egalement, des bateaux chargés de sel atteignaient Issoudun, par l'Arnon et la Théols qui ressemble aujourd'hui à un gros ruisseau.

MAIS QUE TRANSPORTAIT-ON ?

L'époque culminante de la navigation de commerce se situe entre 1845 et 1920 : charbon, pierres, acier, huile, bois, sucre et vin étaient les principales marchandises transportées et les chalands étaient halés par des chevaux, des mules, et quelquefois des hommes. Les bateaux étaient à fonds plats.

 

Il y a 80 ans, le dernier chaland passait sur le Cher entre Tours et Montrichard, et la dernière "Berrichonne" était poussée par son moteur diesel de 15 chevaux.

 

C'était la fin d'une période intense de navigation sur le Cher. Elle avait commencé depuis fort longtemps. En sont témoins les vestiges de bateaux primitifs, des pirogues, enfouis dans les limons du Cher depuis 2.000 ou 3.000 ans, ou peut être plus ? Découverts fortuitement à Villefranche, Saint-Georges de la Prée, à Saint-Florent-sur-Cher, à Massay....

Pêcheur de sable devant Saumur
Pêcheur de sable devant Saumur

COMPAGNON DE RIVIÈRE

Étaient appelés ainsi les aides des bateliers et des mariniers.

Une ordonnance royale de décembre 1672 veut que « les maîtres passeurs d’eau demeurent responsables de toutes pertes arrivées en leurs bateaux, conduits par leurs compagnons de rivière ».

 

Il s’agit d’une profession à part entière. Les compagnons de rivière pilotaient le plus souvent des embarcations à fond plat : pataches, “fûtereaux” ou chalands.

 

Ancêtres des flotteurs, ils pouvaient également conduire sur l’Yonne, la Seine, la Loire, le Cher etc. .., les trains de bois du Morvan qui allaient chauffer les parisiens, en hiver. Ils étaient fréquemment employés à charger et décharger les marchandises sur les bateaux, aux mêmes travaux que les portefaix, dans les ports de mer.

 

A la traction humaine.

Avec la bricole autour du torse, un harnais afin de ne pas cisailler les épaules et le torse !

 

Le démarrage devait être très pénible et le tonnage limité, mais sans courant un homme pouvait tracter un chaland de 40 tonnes à condition d'avoir un chemin de halage . Le plus dur était que cette traction se faisait par une aussière tirée de biais et attaché sur un mât de deux à trois mètres et situé au premier tiers du chaland.

 

Les haleurs avaient des sabots aux pieds de surcroit…

 

Les abords du canal étaient herbeux sans un arbre pour gêner le halage.