La Chapelle primitive du Xème siècle a été remplacée au XIIème par un édifice constitué d'une nef de trois travées aboutissant à une abside semi circulaire couverte d'une voûte angevine et éclairée par quatre fenêtres accostées de colonnettes. Le clocher remonte au XIIème siècle.
Le portail (XIIème et XIXème siècles) : c'est un portail en plein cintre, l'un des plus beaux exemples d'art roman en Touraine, bien qu'il ait été restauré au XIXème siècle.
L'oculus (XVIème siècle), au-dessus de la porte en plein cintre, contient un vitrail du XIXème retraçant des épisodes de la vie de saint Martin. Au centre, se trouve la célèbre scène du manteau partagé à Amiens. Cette Charité est entourée de quatre autres scènes de la vie de Saint Martin, dont l'épisode de la Subvention (1).
Vers 1250, Mathilde d'Amboise donna divers biens aux habitants de la paroisse à condition de faire dire, pour le repos de son âme, quatre messes aux quatre grandes fêtes de l'année et d'aller en procession, tous les ans, le jour de Saint-Barnabé, à l'abbaye de Fontaines-les-Blanches. A cette procession, qui fut supprimée en 1778, par l'archevêque de Tours, on devait porter une torche de cire du poids de deux livres.
Une chapelle fut fondée dans l'église de cette paroisse, le 23 janvier 1518, par Michel Estève, prêtre. La collation du titre appartenait à l'archevêque de Tours.
Michel Estève, décédé vers 1520, eut sa sépulture à l'entrée de la chapelle Sainte-Catherine, dépendant de l'église paroissiale.
Dans la paroisse se trouvait une chapelle dédiée à saint André et qui appartenait au prieuré du Grais. Elle fut vendue, le 21 décembre 1791, pour 600 livres, au sieur Vernon.
(1) - La "SUBVENTION"
En 903, après plusieurs incursions meurtrières dans la région (ils avaient notamment saccagé l'abbaye de Marmoutier en 853), les Normands reviennent assiéger la ville. Abritée derrière la muraille, la population résiste pendant 12 jours, mais le moral commence à vaciller sérieusement. Ultime espoir, on s'en remet alors à l'intercession de Saint Martin, dont on élève la châsse au-dessus des remparts (c'est la « subvention »). Les Normands prennent peur (ils ne devaient pas être si courageux que ça, finalement !) et s'enfuient. Ils sont pourchassés par les Tourangeaux qui les rattrapent et leur règlent leur compte au lieu qui sera nommé alors Sanctus Martinus de bello (Saint-Martin de la bataille), aujourd'hui Saint-Martin-le-Beau.
En 1883, la communauté religieuse a érigé un petit monument, en forme de reposoir, sur la muraille, au-dessus de la brèche des Normands.
Après plus de quatre années de travaux, l’église de Saint-Martin-le-Beau a été inaugurée officiellement ce samedi 21 septembre 2019, à l’occasion des journées du Patrimoine.
C’est Philippe Villeneuve, Architecte des Monuments Historique, qui eu la charge de la restaurer. Pendant près d’une heure, ce dernier nous a expliqué toute sa démarche architecturale, ses recherches et prises de positions pour en arriver au résultat actuel...
Charpente en lamellé-collé ; parement de finition des voûtes en châtaigner (cette essence de bois, grâce a une forte présence de tanin, est un répulsif pour les parasites et autres araignées) ; réouverture d’une (obturée au XIXème siècle) ; découverte d’anciens badigeons de chaux ; d’une vierge et de deux blasons sauvagement martelés etc.
Le résultat est magnifique...
Deux grandes bâches de couleur recouvrent les charpentes des deux nefs de l'église de Saint-Martin-le-Beau, détruites par les flammes lors d'une nuit d'avril 2015. Derrière les échafaudages qui enserrent les murs de l'édifice, les maçons sont à l'oeuvre depuis le début de l'été. Toutes les pierres abîmées par le feu ont été enlevées. Les cinq contreforts nord sont démontés, entièrement ou partiellement, et ils seront restaurés avec des pierres neuves. Les murs, intérieurs et extérieurs, ont été grattés, les enduits, les parements et les éléments abîmés enlevés. Dans l'édifice, ce travail de nettoyage a permis de mettre au jour une petite statuette, sculptée dans une pierre à hauteur, mais aussi des restes de décors polychromes.
Sur les toits, les charpentiers ont posé les éléments de bois maintenant recouverts de bâches contre les intempéries. La nef nord est construite avec une voûte en croisée d'ogives et la nef centrale avec une voûte plein cintre. Plus tard, elles seront habillées de bois.
Le couvreur assure l'étanchéité entre les toitures avant de passer à la pose d'ardoises, clouées sur des voliges. Le chantier devrait connaître une période d'accalmie pendant ce mois d'août avant de reprendre en septembre.
L'église de Saint-Martin-le-Beau a été en grande partie détruite par un incendie, dans la nuit de jeudi 16 au vendredi 17 avril 2015, vers 2 h 45.
Un feu de poubelle serait à l'origine de l'incendie qui a détruit la toiture de l'édifice religieux.
L'incendie s'est également propagé à plusieurs véhicules.
La présence des sculptures figurant sainte Barbe, sainte Rose et une Vierge au serpent s’explique, dans l’église, par l’existence de deux chapelles, à droite et à gauches du cœur, qui leur sont dédiées. La trace de ces chapelles apparait dans les documents d’archives dès le début du XVIème siècle : en 1518, dans son testament daté du 23 janvier, le curé de Saint-Martin-le-Beau Michel Estève demande à être enterré à l’entrée de la chapelle Sainte-Catherine et ordonne la fondation d’une chapelle en l’honneur de Notre-Dame (La Vierge) et sainte Barbe, ce qui sera fait après sa mort. Cette dernière se trouve à gauche du cœur et dans le prolongement du collatéral sud.
La chapelle Sainte-Catherine, située à droite du cœur, est devenue capelle Sainte-Rose entre 1671 - date de la canonisation de la sainte - et avant 1729, date à laquelle elle est mentionnée sous ce nom dans une ordonnance de l’archevêque de Tours.
La sculpture figurant sainte Rose était placée dans le retable, sur un autel dédié à la sainte.
L’on sait, par son compte de budget, qu’en 1824 la fabrique de Saint-Martin-le-Beau prévoit une somme de 250 francs pour reconstruire l’autel de sainte Rose qui existait anciennement : soit 600 francs pour la statue et 650 francs pour la réparation de l’autel. C’est dans ce contexte que l’œuvre a pu être réalisée.
Il n’y a pas de signature visible mais Avisseau semble ne pas signer ses ouvres avant 1829, tandis que les premières œuvres de statues religieuses de l’artiste connues, mais non datées, remontent à son séjour à Beaumont-lès-Autels, dès 1824.
(Isabelle Oirard, CA/A37, extrait du compte-rendu CRPA, Tours, 26 novembre 2017).
Sainte Rose se tient debout, la tête légèrement tournée vers la droite son bras gauche est replié contre elle et sa main resserre un livre son bras droit est plié et tendu vers l’avant : sa main est resserrée autour d’un crucifix de bois (peut-être était-ce autre chose à l’origine : la tige de lys qui est l’un de ses attributs ?).
Elle est représentée sous les traits d’une jeune fille portant l’habit des dominicaines (habit blanc, chape noire) : guimpe blanche complétée par un bandeau dissimulant le front et voile long fixé sur la guimpe ; tunique (ou robe) blanche serrée par une ceinture ; scapulaire blanc passé sous la ceinture et dont la bande avant est ici visible ; chape (ou coule ou manteau) : celle des dominicaines est noire.
Le retable et la statue ont été classé auprès des monuments historique en tant qu'objet en date du 2 mai 2018, sous la référence PA00098082 de la Base Mérimée
La statue Sainte-Rose et le retable sud de l’église ont retrouvé leur éclat grâce au travail des restauratrices locales d’œuvres d’arts, Agnès Blosier et Delphine Bienvenut.
Ces deux professionnelles ont réalisé un travail minutieux durant quatre semaines depuis début novembre 2020 afin de leur redonner leur lustre d’antan.
À noter que ces travaux d’un montant de 10.564 € HT ont bénéficié de subventions à hauteur de 40 % de la part du Conseil Régional, via la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), et de 30 % de la part du Conseil Départemental. La commune a financée sur ses fonds propres la somme de 3.169 €.