Gérard Cordier

Gérard Cordier, né le 24 mai 1924 à Tours est un préhistorien français, spécialiste du Néolithique et de l'âge du bronze dans la région de la Loire moyenne. Il a été chargé de recherche au CNRS.

 

 

Fils unique d’un père contremaître à la Compagnie industrielle de Matériel de Transport à Saint-Pierre-des-Corps et d’une mère couturière. Elève à l’école primaire supérieure Paul-Louis Courier à Tours, il est marqué par l’influence de deux professeurs : René Caisso, historien, auteur d’études sur la vente des biens nationaux à Tours et Raymond Garestier, nommé en 1938 conservateur du musée d’histoire naturelle de Tours. C’est auprès de lui qu’il cherche à identifier les fossiles découverts dans ses prospections.

 

 

Dès son adolescence Gérard Cordier s’intéresse à la Préhistoire, à la Géologie et à la Conchyologie. En 1942, il est admis à la Société préhistorique française, sur présentation de Jacques-Marie Rougé (1873-1956), conservateur du musée du Grand-Pressigny depuis 1922.

 

Membre de la Société préhistorique française dès 1942, Gérard Cordier intègre le service du cadastre en 1945 : « Pendant vingt ans, ses travaux topographiques seront l'occasion de multiplier les découvertes, la publication de ses études s'accompagnant toujours de plans détaillés ». Sa vocation de préhistorien est consacrée par son entrée au CNRS en 1966.

 

 

En 1943, il est élu « membre correspondant » de la Société Archéologique de Touraine, sur présentation également de Jacques-Marie Rougé, de Jean-Edmond Weelen (1903-1975), journaliste et historien et de Pierre-Louis Fréon (1908-1996). En 1943, Jacques-Marie Rougé va le présenter à Raymond Maufrey, professeur à l’Institut de paléontologie humaine de Paris et directeur de la Circonscription archéologique de Parissud qui a conçu un projet d’inventaire national des mégalithes et choisit pour réaliser celui de l’Indre-et-Loire, Gérard Cordier qui en mène l’étude de 1944 à 1958.

 

En 1945, il est admis à la nouvelle école du Cadastre à Toulouse, dont il suit les cours jusqu’en 1947, puis entre comme géomètre au service du Cadastre de Tours. 

 

L’activité de Gérard Cordier au service du cadastre lui permet un travail de repérage et de prospections des sites protohistoriques. Grâce à son savoir-faire professionnel il accompagne le texte de ses articles de relevés topographiques et de dessins très précis du mobilier archéologique, et publie en 1957 une « note pratique sur le cadastre » publiée dans le bulletin de la Société préhistorique française.

 

L’étude des collections archéologiques conservés dans les musées le conduit en 1954 à présenter celles du musée du Grand-Pressigny dans la grande Galerie du château qui vient d’être restaurée. Dans le compte-rendu de cette nouvelle installation de 36 vitrines publié dans le Bulletin des Amis du musée du Grand-Pressigny (n°5, année 1954), il relate dans un style direct les deux principes dont il s’est inspiré : « atteindre un but éducatif, pour familiariser le public avec la Préhistoire, et revêtir un caractère local ». Cette présentation fut très appréciée lors de l’inauguration du musée le 17 juillet 1955, et Gérard Cordier exerce d’ailleurs les fonctions de conservateur-adjoint de 1955 à 1960.

 

Après sa rencontre en 1956, lors du Congrès de Préhistoire de Poitiers-Angoulême, avec le professeur Jacques-Pierre Millote (1920-2002), Gérard Cordier se spécialise dans la Protohistoire dont il devient une référence sur le plan international.

 

C’est d’ailleurs à l’occasion des compte-rendu de ce congrès qu’il publie un article d’une trentaine de pages, intitulé « le vrai visage du Grand-Pressigny » remettant en cause l’image flatteuse d’un centre préhistorique exceptionnel par une production « industrielle » de silex destinée à l’exportation. Une prise de position qui va entrainer une polémique au sein du milieu archéologique.

 

 

En 1966, Gérard Cordier est détaché du service du cadastre, en tant que chargé de recherches au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), sous le parrainage du doyen Lionel Balout, directeur de l’Institut de paléontologie humaine, du professeur Pierre Rolland Giot, de René Joffroy, directeur du musée des Antiquités nationales au château de Saint-Germain-en-Laye. Sa mission concerne l’étude de l’âge du bronze en Touraine et dans la région de la Loire moyenne. Il continue les relations scientifiques entretenues avec Jean-Pierre Millote, Raymond Riquet (1914-1983), médecin devenu professeur d’université en 1967, spécialiste de l’anthropologie, et avec Michel Gruet (1912-1988), médecin lui aussi, qui réalisa l’inventaire des mégalithes de la France, pour le Maine-et-Loire. 

 

Il fut membre de la Société des amis du vieux Chinon et nommé maître de recherches honoraire du CNRS en 2006.

 

Il est mort le 22 mars 2014 à Saint-Avertin.