Le Château de Mesvres

Cadastre Napoléonien (1808 / 1839)
Cadastre Napoléonien (1808 / 1839)
Vue Aérienne
Vue Aérienne


Histoire

Des vestiges importants de la forteresse du 12ème siècle sont constitués par d'épaisses murailles en opus spicatum qui furent conservées et utilisées au XVème siècle, lors de la reconstruction du château.

Du côté méridional se dresse un donjon carré, reconstruit à plusieurs époques, comme en témoignent les reprises. La base est du XIIIème siècle, le sommet du XVème. La porte en tiers-point aujourd'hui remplacée par une baie, était défendue par un pont-levis et par une bretèche.

 

A l'est du donjon, la chapelle dont le mur sud date du XIIIème siècle, fut refaite au XVème. Une cheminée indique qu'elle fut utilisée comme habitation.

Ancien fief, relevant du château d'Amboise, à foi et hommage lige.

  • En 1268, il appartenait à Garnier Biseuil.
  • En 1270, à Guillaume d'Argy.
  • En 1300, à un autre Guillaume d'Argy.
  • En 1338, à Guillaume d'Argy III.
  • En 1380, à Pierre d'Argy.
  • En 1440, à Guillaume d'Argy.
  • En 1460, à Jean d'Argy.
  • En 1515, à François d'Argy.
  • En 1517, à un autre François d'Argy.
  • En 1592, à Jean d'Argy.
  • En 1613, à Esme d'Argy.
  • En 1620, à Claude de Préville, qui, de Gabrielle de Fenouillet, eut Agnès, dame de Mesvres, mariée, en 16S7, à Louis Gigault.
  • En 1657, à Jacques Gigault.
  • En 1608, à Louis Gigault, qui rendit aveu le 12 septembre.
  • En 1700, à Jacques Gigault de Marennes.
  • En 1716, à Suzanne Planche, veuve de Jacques Gigault.
  • En 1745, à Louis-Charles-Bernardin Gigault de Bellefond.
  • En 1746, à Claude-Joseph Le Large, marié à Agnès Gigault.
  • En 1780, à Armand-Louis-François Gigault de Bellefond

En 1858, Messire Charles de Brillac était seigneur Chastelain d'Argy. Ce gentilhomme était le fils de Pierre de Brillac, chevalier, seigneur d'Argy et de Monts, et de Anne de Tranchelion.

Christophe de Brillac, son frère, fut archevêque de Tours. Il fut chevalier de l'ordre du roi et prit pour épouse Jeanne de Varie, sœur de Guillaume, deuxième du nom, seigneur de l'île Savary...

Les Brillac se succèdent à Argy pendant encore près de deux siècles. Ce sont eux qui, bien qu'à diverses reprises ont fait construire le beau château que nous y admirons, et dont un vandalisme déplorable avait entrepris naguère la démolition complète. Ce château avait la forme quadrilatère, compris entre quatre tours de diverses hauteurs. Les fossés larges et profonds qui l'entouraient sont comblés , et l'aile du sud-est a été remplacée par une maison moderne. La tour de l'ouest ou le donjon est un pavillon élevé, de forme carré. Il est lié à la tour du nord, dite de Brillac, par un portique ouvert sur la cour d'honneur, et que surmonte une galerie ouverte aussi du même côté; disposition qui, jointe à la richesse d'ornementation de cette partie, rappelle le portique de Louis XII au château de Blois, ouvrage de la même époque. Les piliers sont chargés de nervures en spirale, en réseau, en losange, ou couvert d'arabesques, d'armoiries, d'attributs aussi élégants que variés; et les chiffres des Brillac, semés à profusion sur les pleins de la façade, sont entremêlés d'hermines, dont l'arrangement symétrique se reproduit au-dessus de chacun des cintres du portique.

Toute cette ordonnance, à l'exception de la galerie supérieure, se continuait en retour à l'intérieur de la cour. Il en subsiste plus, de ce côté, que deux ou trois arcades ; le reste a fait place à des constructions récentes.

 

Jacques et Charles de Brillac s'étaient appliqués à embellir cette partie du château. Les initiales de leurs noms, figurés en gothique d'une belle exécution et sculptées en relief très prononcé, comme sur le portique intérieur, couvrent tout la façade du nord-est à l'extérieur, et sont jetées comme des fleurs autour des fenêtres sur les trumeaux, sur les frontons, partout. Ces mêmes lettres forment jusqu'à cinq cordons sur la tour de Brillac, que l'on dirait de loin entourée d'inscriptions à diverses hauteurs.

Un petit oratoire était au premier étage de ce côté. Le pavé seul subsiste encore, sorte de mosaïque fort curieuse, où, parmi des arabesques entremêlés, se font remarquer plusieurs médaillons tantôt aux armes de Brillac, avec cette légende à l'entour en caractères gothiques: Jacques de Brillac, Charles de Brillac, Loyse de Balsac, tantôt aux armes de Brillac et de Balsac réunis sur le même écusson. Louise de Balsac était femme de Charles de Brillac, et celui-ci n'existait déjà plus en 1510, ce qui fixe avant cette époque la construction de cette partie du château d'Argy.

 

Le ministre d'état, Le Bouthilier-Chavigny, comte de Buzançais posséda la seigneurie d'Argy du chef de sa femme, Anne Philypeaux, et l'on voyait, il y a peu d'années, gisant au pied des murs du château, un beau bas-relief où étaient sculptées les armoiries réunies des Le Bouthillier et des Philypeaux; ce bas-relief paraissait être du XVIIème siècle.

 

La terre a appartenu longtemps à la famille de la Boulaye, qui avait pour régisseur M. Béreau, de Buzançais. En 1828, elle a été achetée par M. Lamotte: elle a été vendue, en 1854, à une société belge. Le château et le parc viennent d'être acquis par M. Verdier, de Clion, qui conservera , il faut l'espérer, ces beaux restes de l'architecture du moyen-âge...


Il existait, à Mesvres, une chapelle (actuellement désaffectée) dans laquelle on devait dire quatre messes par an. En 1787 , ces messes n'étaient plus célébrées. Cette chapelle est mentionnée dans le Registre de visites du diocèse de Tours (1787).

 

La collégiale de Saint-Martin, les Carmes et les Jacobins de Tours possédaient des métairies faisant partie du hameau de Mesvres.

 

 

Au nord-est du château s'ouvre dans une tranchée, la porte en tiers-point qui donne accès à des souterrains dont la profondeur donne une idée de l'étendue de la forteresse d'origine.


 

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Le château est inscrit au titre des Monuments Historiques par arrêté du 10 juin 1932.